Qui d’entre nous peut aujourd’hui imaginer son quotidien sans internet ? Cet outil est devenu indispensable et nul besoin de parler de l’addiction ou autre inconvénient qui pourrait découler de son usage abusif. Les avertissements de ceux qui mettent en garde contre le revers de la médaille sont noyés dans le brouhaha des avantages qu’offre la révolution technologique en cours et qui n’a pas fini de livrer toutes ses innovations. Car aujourd’hui que l’on parle de «révolution numérique», de «révolution technologique» , de «révolution internet» ou de «révolution digitale», il faut savoir que toutes ces références désignent, selon Wikipedia, la même chose, à savoir «le bouleversement profond des sociétés provoqué par l’essor des techniques numériques, telles que l’informatique et le développement du réseau internet». Du reste, les progrès enregistrés ces dernières années sont tels qu’on ne parle plus de conflit générationnel. Maintenant on distingue les générations en fonction de leur degré de connexion aux nouvelles technologies . Il y a, pour ceux qui ne le savent pas encore, la génération «Y» et la génération «C». La seconde est la plus connectée. Et ne manque-t-on de prévenir, la prochaine décennie sera encore bien plus technologique que celle qui vient de s’écouler. Les Etats ont compris l’importance que revêt la maîtrise de la technologie dans l’établissement d’un nouvel ordre mondial. Le monde sera dominé par celui qui maîtrise l’intelligence artificielle, avait annoncé un chef d’Etat à des lycéens, il y a de cela quelques années déjà. Et si preuve était encore nécessaire, il faut juste avoir à l’esprit, la guerre de la 5G entre la Chine et les USA. Une guerre qui témoigne plus de la suspicion quant à l’usage que l’on craint qu’il soit fait de cette nouvelle technologie que d’une simple concurrence commerciale entre deux puissances rivales. Les enjeux géopolitiques de la 5G ont été du reste démontrés. Mais l’utilisation des avancées numériques ne se limite pas au seul espionnage industriel. Aucun secteur n’est épargné par les nouvelles technologies de cette révolution numérique dans laquelle se sont lancés des Etats et entreprises. En fait, la digitalisation n’épargne aucun domaine : santé, éducation, commerce, transports, finances, médias administration, politique, agriculture, habitat... qui sont tous de grands consommateurs. Mais qu’en est-il chez nous? Il n’est un secret pour personne qu’en Algérie le taux de pénétration de la technologie reste encore très faible. Alors que le web est devenu de par le monde un espace de conquête tous azimuts, il est peu ou pas utilisé dans notre pays , que ce soit dans le secteur professionnel ou la vie privée. Un retard qu’il urge de combler pour ne pas rester à la traîne des Nations et demeurer une cible de cyberattaques auxquelles l’Algérie est forcément exposée. Le scandale de l’utilisation par le Maroc d’un logiciel israélien à des fins d’espionnage de personnalités algériennes est à méditer. C’est un exemple qui ne doit pas être ignoré, sachant l’importance de se mettre à niveau en matière de technologies. Hier, le Président de la République a reçu les premiers lauréats du baccalauréat de la session 2021. Selon les statistiques de l’Office national des examens et concours, quelque 930 lauréats ont obtenu la mention «Excellent», 13.644 «Très bien », 33.585 «Bien » et 69.451 «Assez bien». Ces jeunes sont le réservoir duquel émergera l’élite de demain. A charge pour les pouvoirs publics de leur donner les moyens pour devenir notre rempart technologique dans cette révolution numérique. L’Algérie ne peut se contenter de subir ou d’être un acteur passif dans ce nouveau monde en construction. Et elle peut compter, pour ce faire, sur sa matière grise.
EL MOUDJAHID