
En l’espace d’une semaine, le PDG de la grande firme pétrolière américaine ExxonMobil, ainsi que le PDG du groupe italien ENI se sont retrouvés à Alger, où ils ont rencontré les responsables chargés de l’énergie, dont le ministre Mohamed Arkab.
Les discussions ont concerné essentiellement les domaines de coopération avec Sonatrach, particulièrement les opportunités d’investissement dans l’amont pétrolier et gazier ainsi que dans les possibilités de l’hydrogène et des énergies renouvelables.
D’ores et déjà, Sonatrach a affiché sa volonté de développer sa production et ses gisements de pétrole et de gaz, puisque son P-dg, M. Rachid Hachichi, a annoncé, lors du 60e anniversaire de la création de l’entreprise publique, que celle-ci va consacrer un investissement de 50 milliards de dollars durant la période 2024-2028. L’aspect partenariat prend une place centrale, puisque Sonatrach compte développer ses activités amont en faisant appel à l’investissement direct étranger.
Les réserves importantes, en gaz naturel particulièrement, intéressent énormément les partenaires traditionnels de l’Algérie dans le domaine énergétique. La préoccupation commune est de faire augmenter les investissements destinés justement à faire porter la production de pétrole et de gaz au niveau de la demande sur le moyen terme, à l’horizon 2040.
La dimension environnementale a fait l’objet également de discussions, notamment dans le domaine des énergies propres, avec l’adaptation de la production énergétique aux normes environnementales, surtout la réduction des émissions de méthane dans l’industrie pétrolière et gazière. Interrogé sur cette question, l’expert en économie et relations internationales Farid Benyahia a réagi tout d’abord sur l’investissement important que compte faire l’entreprise Sonatrach sur la période 2024-2028. Il estime que ceci doit s’orienter aussi bien «en amont qu’en aval, ainsi que dans les énergies renouvelables».
L’expert ajoute également que les partenaires étrangers doivent être «intéressés par le recours à la formule du partage de la production qui existe dans la loi sur les hydrocarbures». En outre, ajoute-t-il, «il y a lieu d’investir aussi dans la récupération des puits». D'autant plus que «l’Algérie a des compétences avérées dans ce domaine, même si certains ingénieurs ont quitté le pays. D’où la nécessité de développer la filière ingénierie avec des partenaires étrangers», a-t-il souligné.
Selon lui, la «pétrochimie doit avoir aussi la place qui lui sied dans le montant des investissements».
Aussi, il est intéressant également, a-t-il estimé, de «développer des activités industrielles qui utilisent beaucoup de gaz, en optant pour une tarification attractive, mais qui peuvent créer de la valeur ajoutée dans le pays».
L’essentiel est d’arriver à «étoffer le tissu industriel existant», a-t-il soutenu.
Enfin, il y a lieu de rappeler que l’Algérie compte investir un montant estimé à 20 milliards de dollars pour produire et exporter entre 30 et 40 milliards kilowatts d’hydrogène gazeux, liquéfiés et dérivés pour répondre à près de 10% des besoins du marché européen d’ici à 2040. Il sera alors question d'intensifier la coopération dans ce domaine.
Samia Boulahlib