
La Sonatrach enchaîne les nouvelles découvertes d'hydrocarbures à même d’accroître les réserves de l’Algérie et de conforter sa position sur le marché international.
Le dernière en date, celle effectuée dans la wilaya d'Adrar, où le groupe a annoncé la réalisation d’un résultat positif du forage Hassi Illatou Est-1 (LTE-1) dans la concession Sbaâ. C’est une découverte de pétrole importante et très encourageante pour la poursuite de l’exploration des hydrocarbures liquides dans cette région du pays et intervient 28 ans après la dernière découverte d’huile réalisée dans la région de Sbaâ en 1994, située à 6 km du centre de traitement de Hassi Illatou, selon un communiqué du groupe.
Il convient, par ailleurs, de signaler que les estimations préliminaires des réserves de ce gisement donnent un volume situé entre 48 millions et 150 millions de barils.
L'annonce intervient un mois après la réalisation, par Sonatrach, de trois autres découvertes, à savoir deux découvertes de gaz en effort propre et une découverte de pétrole en partenariat avec l’italien Eni. La première était une découverte de gaz à condensat réalisée dans deux réservoirs dévoniens, suite au forage par Sonatrach d’un puits d’exploration «In Ekker Sud West-1» (IEKSW-1), dans le périmètre de recherche «In Amenas 2» du bassin d’Illizi.
Dans ce sillage et pour comprendre les enjeux et les évolutions de la production des hydrocarbures dans notre pays, El Moudjahid s'est entretenu avec l'ancien PDG de la Sonatrach et ancien ministre de l'Énergie, Abdelmadjid Attar. Ce dernier a indiqué que «la dernière découverte de pétrole dans la wilaya d'Adrar est importante, non pas en termes de volume, mais parce qu'elle permet à la raffinerie d'Adrar de poursuivre son activité».
«Les premières découvertes d'hydrocarbures à Adrar ont eu lieu dans les années 1970 et 1980. Une dizaine de gisements de pétrole et de gaz dont le volume des réserves ne permettait pas à l'époque, du point de vue rentabilité, de les exploiter en les raccordant à Hassi Rmel».
Poursuivant ses propos, M. Attar a rappelé qu'au début des années 2000, une raffinerie a été, donc, construite, pour valoriser ces gisements et contribuer à l'alimentation de la région en carburants. «Toutefois, depuis 2014, la production n'a pas cessé de chuter au sein des gisements de la cuvette de Sbaâ», a-t-il noté, avant de mettre en évidence que face à une telle situation, il fallait, soit ramener de Hassi Rmel du pétrole par camions-citernes pour alimenter la raffinerie, soit faire de nouvelles découvertes.
La nouvelle loi sur les hydrocarbures encourage le partenariat
«Sonatrach, dont la mission est de renouveler les réserves nationales, a relevé le défi et a finalement fait une découverte de pétrole à Sbaâ, permettant, ainsi, de prolonger la durée de fonctionnement de la raffinerie», s'est-il réjoui, avant d'évoquer les avantages de la nouvelle loi sur les hydrocarbures de 2019.
«Cette nouvelle loi a été établie pour encourager les partenariats et renouveler nos réserves. En sus du fait qu'elle est plus adaptée aux mutations de l'environnement financier international», a-t-il souligné, avant d'assurer que ladite législation sur les hydrocarbures, outre le fait qu'elle réduit la fiscalité pour maximiser l'attractivité et attirer plus de partenaires, réintroduit les modèles de contrats existants dans la loi de 1986. «Sous le régime de la loi de 2019, des accords ont été signés, entre autres, avec l'ENI, Occidental et Sinopec», a-t-il précisé, avant d'estimer qu'une accélération des partenariats est attendue, compte tenu du fait que l'augmentation des prix du pétrole et du gaz rend à nouveau le domaine minier algérien très attractif. Enfin, l'expert a affirmé que les nouvelles découvertes mettent en valeur le potentiel du domaine minier algérien et encouragent la conclusion de nouveaux partenariats.
Sami Kaïdi