
Un nouveau rapport mondial exhaustif basé, pour la première fois, sur plus de 675 évaluations réalisées pendant vingt ans dans 154 pays, «aux échelons national et infranational», élaboré par le «Programme dépenses publiques et responsabilité financière (PEFA)» de la banque mondiale et, qui «définit un cadre d’évaluation et de présentation des forces et faiblesses de la gestion des finances publiques» pour mieux comprendre la gestion de ce système.
Une gouvernance qui s’impose aujourd’hui, «alors que les pays sont aux prises avec les conséquences sanitaires, sociales et économiques de la Covid-19 ». Or, le constat relevé est «qu'il a été plus facile aux pays dotés de systèmes de GFP solides et modernes de réagir à la pandémie qu'à d'autres qui n'en disposaient pas», note le Global Report on Public Financial Management, publié le 17 février.
Le rapport qui aborde «les tendances et les performances de la gestion des finances publiques dans sept domaines clés du cycle budgétaire, propose également «des pistes de réflexion sur les perspectives de recherche ouvertes par ces travaux» et présente aussi «des études de cas nationales pour mieux comprendre les institutions et processus de GFP». Dans ses conclusions, le rapport indique que «les pays sont plus efficaces dans la préparation que dans l'exécution de leur budget».
L’étude ressort à ce propos que «les dispositifs d’audit interne, de gestion des risques budgétaires, d'audit externe et de vérification par les institutions supérieures de contrôle et le pouvoir législatif sont les maillons les plus faibles de la GFP». Aussi, «le processus de préparation budgétaire, la prévisibilité de l'allocation des ressources en cours d'exercice, les contrôles internes sur les dépenses hors salaires et la gestion de la dette sont les aspects les plus robustes de la GFP ». Le document qui souligne l’importance de la bonne gouvernance des finances publiques met en avant les «défis et opportunités» en ces temps difficiles, marqués par les effets de la Covis-19, indiquant que «nombreux gouvernements pourraient avoir du mal à dépenser efficacement les milliards de dollars prévus pour lutter contre la pandémie». Toutefois, «la plupart des pays peuvent améliorer l'exécution du budget si une réelle volonté politique encourage l'application de bonnes pratiques de GFP, telles qu'elles peuvent être définies à l'échelon national». Aussi, «il est possible d'optimiser l'efficacité des audits et du contrôle par le pouvoir législatif». Dans cette optique, le rapport insiste sur le fait que «tous les dispositifs d'urgence doivent comporter des clauses de réexamen afin de revenir aux modalités de contrôle normales à mesure que les pays sortiront de la crise actuelle».
De fait, les gouvernements et leurs partenaires devraient œuvrer au «renforcement des processus de contrôle budgétaire», ainsi qu’à «l'efficacité» et la «transparence» des dépenses, notamment dans le cadre de la gestion des effets de la crise sanitaire, d’autant plus que «les performances de la GFP peuvent avoir des effets importants sur la portée, la qualité et l'efficacité des services publics essentiels». Aussi, les données du PEFA sur la gestion des finances publiques constitueront, à long terme, une référence pour «différentes parties prenantes», entre autres les «professionnels du développement, décideurs politiques ou chercheurs», les données pouvant, en effet, être «exploitées pour améliorer l'élaboration des politiques et contribuer ainsi à instaurer la confiance indispensable du public dans les gouvernements, pendant et après la crise de la Covid-19», conclut le rapport.
D. Akila