D'une grande pondération et passionné par l'Intelligence artificielle (IA), l'auteur Farid Younsi évoque cette thématique d'actualité qui a le vent en poupe en Algérie. Celle-ci rallie les suffrages des jeunes qui l'utilisent amplement avec enthousiasme.
Pour cet ingénieur en génie civil, l'IA est importante et cruciale dans bon nombre de domaines scientifiques, médicaux et technologiques, mais l'essentiel dans l'IA est la maîtrise de l'Homme sur l'ordinateur et qu'il y ait une complémentarité entre l'homme et la machine. Dans son nouvel ouvrage «La dé-mesure du temps», paru récemment chez Dalimen, l'auteur raconte une fiction qui met en relief l'IA et son pouvoir entre des mains indélicates qui peut engendrer des dérives et des comportements néfastes et pernicieux. Rencontré lors d’une vente-dédicace au salon international du livre d’Alger, l’écrivain résume succinctement sa fiction par ces propos : «étymologiquement, le vocable dé-mesure signifie absence de temps. Il est à noter que c'est à l'époque du troc que l'on a appris à mesurer le temps sur le cycle du soleil et de la terre.
Et la trame du roman met en relief ceux qui gouvernent, notamment les administrateurs, et les administrés, pour les asservir. On leur enlève la possibilité de mesurer et d'être maître de leur temps, ce qui fait partie de notre identité. Il s'agit du développement de l'IA aux mains des gouvernants qui veulent élargir son application à tous les plans et à toutes les activités de la société. Parmi eux, le héros, en sa qualité d'informaticien, qui veut s'emparer à son compte de ce système de gouvernance numérique afin que les gens soient commandés par des machines et par l'IA.
Certes, l'IA est un outil, mais son application nécessite la surveillance de la commande. Ce roman raconte l'asservissement de l'homme à la machine (ordinateur).» Faisant référence à cette thématique, Farid Younsi précise son choix : «Ingénieur en génie civil dans un bureau d'études, j'ai eu la curiosité scientifique de m'intéresser à l'IA en 2017, et de lire énormément sur la question. Comme j'apprécie beaucoup la littérature, j’ai eu l'idée de faire un livre. Pour faire un essai, il faut contribuer par un apport, donc j'ai entamé une fiction pour une prise de conscience, afin que l'on ne remette pas notre destinée entre les mains de machines.
Même si c'est en vogue à la Silicon Valley et en Chine.» Lors de cette discussion, l’auteur parle de la littérature algérienne de ces deux dernières décennies. Il évoque «son développement sur des thématiques nouvelles qui remettent en cause les codes habituels et explorent les comportements sociaux déviants. Auparavant, c'était une littérature de combat, (guerre de libération nationale) puis d'urgence (terrorisme) et actuellement, on sort des sujets traditionnels vers d'autres thèmes universels».
«Comme je suis en retraite, j'aime écrire sur des thèmes qui m'intéressent et qui ont trait aux enjeux de l'humanité, notamment le dérèglement climatique, la paix dans le monde et l'intelligence artificielle, un enjeu fondamental», déclare-t-il. Indubitablement, le livre de Farid Younsi «La dé-mesure du temps» permet de mettre en garde la jeunesse sur cette application qui peut dévoyer l'homme et l’asservir à sa guise. C'est un outil cardinal aux grands bienfaits, mais son utilisation nécessite de la prudence et de la clairvoyance.
K. A.