L’association Ensemble andalou de Paris, école de Tlemcen, a donné, samedi, une soirée musicale à Orly, en région parisienne, dans le cadre de son agenda culturel activement mené depuis 2010, l’année de sa création.
Cette prestation est dédiée en hommage au grand maître de la musique andalouse, fondateur de plusieurs écoles de référence en Algérie et à l’étranger, le Dr Yahia Ghoul, décédé en février à l’issue d’une vie entière consacrée à la musique classique algérienne.
L’orchestre, fidèle à la tradition des cheikh El Arbi et Redouane Bensari s’impose désormais sur la scène occidentale comme le porte-flambeau d’un art musical ancestral et promoteur d’un patrimoine algérien de portée universelle.
Cette association fait découvrir, hors de nos frontières, une tradition musicale ancrée dans un passé et ouverte sur le présent. Elle opère avec beaucoup de succès auprès des jeunes issus de l’émigration en assurant la promotion de cette musique, à la fois savante et populaire, et plonge ses racines dans l’histoire d’une époque glorieuse. L’association Ensemble andalou de Paris se projette, ainsi, comme une ouverture destinée aux algériens de l’étranger et comme une référence de qualité basée sur la maîtrise, associant rigueur et habileté. Un véritable dialogue s’établit entre l’instrument et la poésie chantée, une symbiose transportant ainsi le public au-delà de toutes les frontières.
L’Ensemble andalou de Paris a pour mission de participer par des concerts à de nombreuses manifestations culturelles depuis plusieurs années.
Récemment, une conférence a été animée au centre culturel algérien à Paris autour du thème «La nouba, entre tradition et innovation et les fondations de la composante de la musique traditionnelle arabo-andalouse».
Fondée en 2010, l’association Ensemble andalou de Paris, école de Tlemcen, est présidée par TewfiK Bouabdallah, sous la direction de Abdelkrim Bensid, a bénéficié de la dimension pédagogique et artistique de deux grands maîtres, à savoir le regretté cheikh Amine Mesli, ancien chef d’orchestre de Nassim El Andalous d’Oran, fondée par maître Dr Yahia Ghoul qui a su restaurer des pans entiers du patrimoine classique avec un haut niveau d’expertise, en collaboration avec le maître Redouane Bensari, fils du célèbre maître Larbi Bensari de Tlemcen. Yahia Ghoul a grandi dans un environnement familial mélomane et austère en termes de continuité dans la filière héritée d’une époque glorieuse.
Sa mère était la petite-fille de Abdessalam Bensari, le maître qui avait initié Abdelkrim Dali et Omar Bakhchi. Il est le co-fondateur avec Amine Mesli.
Sa contribution à la construction de la Nouba est reconnue par tous les mélomanes.
Pour la restauration de ce patrimoine séculaire, Yahia Ghoul a puisé dans toutes les sources vivantes, notamment Abderrahmane Sekkal, Redouane Bensari, Mustapha Bereksi.
Il est l’auteur d’un ouvrage de référence, à savoir «Etudes critiques des rythmes du patrimoine musical andalou de l’école de Tlemcen».
Après le décès de ce grand maître du répertoire andalou, une légende disparait, lui qui a consacré le meilleur de lui-même au trésor musical andalou.
R. Lourdjane
