Les maisons Yves Saint-Laurent, Valentino, Dolce&Gabanna ou encore Elie Saâb se sont toutes inspirées de cette pièce qui reste d’un intemporel chic et moderne. Cet intérêt confirme également l’aura et la préciosité que dégage cette tenue. Eddine Belmahdi est un jeune designer franco-algérien qui s’est spécialisé dans la confection du karakou et œuvre à le moderniser et l’adapter à notre époque. D’apparence timide et réservé, le jeune autodidacte n’est pas dénué de jovialité et d’ambition, féru de travail acharné et de détermination qui a fini par porter ses fruits. Un artiste dans l’âme, un créatif convulsif, son inspiration n’a pas de limite. «J’ai toujours été́ un passionné de mode. Dès mes 7 ans, j’ai su que je voulais être designer et créer ma propre marque», nous raconte-t-il. Après des études d’art, Eddine fait ses premiers pas comme couturier en collaborant avec une negafa (habilleuse traditionnelle maghrébine) installée à Lyon. Très observateur et intuitif, le styliste va s’imprégner de tout ce qui l’entoure. «C’est là que tout à commencé. J’ai décidé de voler de mes propres ailes et de rejoindre Paris afin d’embrasser une carrière de styliste designer», a déclaré Eddine.
Demi-finaliste à la fashion star Arabia
Petit à petit, il a commencé à se faire un nom et se distingue des autres couturiers sur le marché. «Ma première clientèle est composée d’Algériennes et de Maghrébines de France qui se sont reconnues dans mon style et qui ont renoué avec leurs origines», a-t-il dit.
Son style s’affirme au fur et à mesure des collections.
En mixant les genres et les codes, il bouleverse le monde de l’habit traditionnel et s’attire la sympathie de plus en plus de femmes en quête d’originalité. «Le karakou est sans doute la pièce maîtresse de ma collection. Ce vêtement traditionnel a largement la cote. Il est indémodable», persiste et signe le jeune homme.
En 2015, Eddine lance sa première collection capsule qu’il nomme «Deeja», en hommage à sa grand-mère Khadija. Tissus de prédilection : soie, velours, broderie, des matières nobles que l’artiste n’hésite pas à mélanger pour des créations mixtes et très personnelles.
«J’ai lancé ma marque avec pour but de valoriser la culture algérienne en particulier et arabe en général. J’ai voulu rendre nos tenues plus légères, plus luxueuses», a affirmé le jeune créateur de mode.
Des stars du monde arabe ont également porté les robes du modéliste, notamment l’actrice franco-marocaine Sara Tekaya, lors du Festival international du film de Marrakech, en décembre 2015. Aussi l’on mentionne les chanteuses Natasha Sabah et NisreenTafesh.
Les clichés des artistes en tenues signées Eddine Belmahdi ont fait le tour du monde. «À la suite de cela, j’ai été contacté pour participer à la deuxième édition de la fashion Week d’Alger», a-t-il noté.
Deux ans après, ce styliste pétri de talent participa à la version arabe de l’émission Fashion Star où il est arrivé en demi-finale. Une expérience enrichissante qui lui a permis de côtoyer les pointures de la mode dans le monde arabe, à l’instar de la fameuse Reem Acra.
Mon rêve est de m’installer à Dubaï
Peu après, son style s’est développé́ pour toucher de plus en plus de nationalités. Il vend désormais ses créations à des françaises, des Russes, des italiennes, des Espagnoles, des Libanaises, des Qataries, des Emiraties. «J’ai commencé à expédier mes créations un peu partout, même aux Etats-Unis», se réjouit-il.
Ces femmes sont, selon lui, séduites par la richesse et la finesse de son travail. Il faut dire que ce passionné est un réel adepte du hand made : les broderies luxueuses réalisées sur œuvres sont toujours faites à la main uniquement.
En véritable artisan de mode, Eddine travaille d’ores et déjà avec des ateliers de couture basés au Moyen-Orient. Son rêve, conquérir le cœur des femmes de cette région et s’installer à Dubaï pour gagner davantage de visibilité. «Dubaï est devenu sans aucun doute la capitale de la mode des Emirats arabes unis»,
précise-t-il. Le jeune styliste franco-algérien Eddine Belmahdi imagine également des pièces pour hommes, comme les vestes de karakou qu'il revisite en blaser brodé au fil d’or.
Sarah Benali Cherif
