Sétif : La fin des dernières illusions françaises

Comme dans plusieurs wilayas, Sétif, place forte de la résistance et de la glorieuse révolution de novembre, n’est pas restée insensible à l’appel du 11 décembre 1960. Des centaines de jeunes émanant de tous les quartiers de la ville se sont retrouvés pour exprimer leur soutien irréversible au FLN et au GPRA et signifier avec force leur opposition irréductible à la politique coloniale et exprimer le rejet sans appel du peuple algérien de toute autre option, sinon celle de l’indépendance totale de l’Algérie.
Abdelhamid, alors âgé d’un peu plus de 10 ans, n’a pas oublié la fierté qui animait toute cette jeunesse durant cette marche et ce premier face-à- face avec les forces d’occupation françaises : «L’information a circulé très vite si bien qu’on s’est retrouvé nombreux au départ de cette marche qui prenait des proportions importantes au fur et à mesure que nous avancions. Les encadreurs nous avaient demandé de ne pas user de violence, encore moins de porter des objets dangereux et autres armes blanches et de brandir l’emblème national et scander ‘’Tahia el Djazair’’, ‘’Vive le FLN’’, ‘’Vive le GPRA’’ ou encore ‘’Algérie indépendante’’. Beaucoup de jeunes des quartiers environnants sont venus nous rejoindre et nous sommes partis scandant ces mots d’ordre pour démontrer à l’occupant français à quel point notre aspiration à l’indépendance était forte.» «Arrivés à la placette où est édifié actuellement le CEM Bakhouche, les forces de l’occupantion nous ont fait barrage et tenté par tous les moyens de nous diviser. S’en est suivie, poursuit-il une répression féroce et des grenades lacrymogènes sont lâchées à partir d’un hélicoptère qui survolait à basse altitude. Face à cette situation, nous décidons de répliquer par des lance-pierres et des tire- boulettes. Les forces de l’ordre françaises redoublèrent de férocité pour nous empêcher de regagner le centre-ville, nous repoussant durant toute la journée.»

F. Z.

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