Le Premier ministre, Sifi Ghrieb, a présidé, hier, une réunion du gouvernement, dont l’ordre du jour a porté sur trois dossiers, à savoir la régulation des équipements de télécommunication, la mise en place d’une politique nationale de gouvernance des données et le suivi de grands projets ferroviaires miniers.
Le gouvernement a, tout d’abord, examiné un projet de décret exécutif fixant les conditions et modalités d’homologation des équipements de communications électroniques. Ce texte, qui s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des dispositions de la loi n°18-04 du 10 mai 2018, vise à instaurer un contrôle rigoureux de la conformité des appareils mis sur le marché national. Il a en effet pour objet «d’encadrer la vérification de la conformité des équipements de communications électroniques par rapport aux normes et spécifications applicables en la matière, notamment de sécurité et de santé des usagers, de protection des réseaux de communications électroniques et d’interopérabilité», explique le communiqué rendu par les services du Premier ministère.
En substance, il s’agit donc d’ériger un rempart réglementaire optimisant autant la protection des citoyens que des infrastructures, dans un paysage numérique en perpétuelle évolution. «Le gouvernement a également entamé l’examen d’un projet de décret présidentiel portant système national de gouvernance des données», a indiqué la même source. D’un impact décisif, cette initiative concrétise les instructions du président de la République relatives à la stratégie nationale de transformation numérique. L’ambition est de doter l’Algérie d’un cadre juridique «cohérent et opérationnel», pour administrer les données publiques.
Le texte consacre le principe de souveraineté de l’État sur les données d’intérêt national et s’engage à en garantir une gestion «organisée, sécurisée et transparente». Cette future architecture doit permettre l’interconnexion des différentes institutions et administrations publiques, jetant ainsi les bases d’une base de données nationale unifiée. Une réforme de fond qui promet de moderniser l’action publique, tout en renforçant la sécurité informationnelle du pays. Enfin, dans le cadre du suivi périodique des grands projets d’investissement structurants, le gouvernement a dressé un état d’avancement détaillé des programmes de réalisation de deux axes ferroviaires miniers stratégiques. Le premier concerne la ligne de chemin de fer minière Est, qui doit relier Annaba à Djebel Onk (Tébessa), sur une distance de 422 kilomètres.
Ce corridor de transport est vital pour le projet intégré du phosphate, dont l'exploitation et l'exportation représentent un levier de croissance économique considérable. Le second axe, tout aussi ambitieux, est le chemin de fer minier Ouest. Celui-ci doit desservir le projet de Gara Djebilet en reliant Béchar à Tindouf sur un tracé de 575 kilomètres. Ces infrastructures de transport lourd sont conçues comme les artères indispensables à l’exploitation des richesses du sous-sol national, promettant de désenclaver des régions et de dynamiser l’ensemble du tissu industriel.
Le gouvernement renforce le cadre réglementaire et numérique, pour sécuriser les communications, gérer les données publiques et moderniser l’action publique.
K. A.