
La visite du ministre de l’Intérieur à Sidi Bel Abbès, et celles qui l’ont précédée dans d’autres wilayas, concrétisent, à l’évidence, la volonté et l’engagement ferme des pouvoirs publics d’allier dans une synergie constructive la réflexion sur les dossiers et les actions de proximité. Donnant le tempo, tout le gouvernement Larbaoui est pleinement à l’écoute des préoccupations des citoyens et des pulsations du corps social, notamment la jeunesse qui attend légitimement des réponses concrètes à ses aspirations, surtout en termes d’emploi et de qualité de vie. Cependant, en dépit de la mise en œuvre de mesures appropriées et de la généralisation de la numérisation, la bureaucratie a encore de beaux jours en freinant le libre débattement des rouages de l’administration publique, générant un faisceau de retombées négatives sur la gestion locale. Nébuleuse tentaculaire et protéiforme, invisible, donc insaisissable, elle contribue, ce faisant, à la perte de confiance du citoyen envers les institutions auxquelles il a affaire. Sans tomber dans l’angélisme, Merad, conscient que l’on ne peut éradiquer ce phénomène pernicieux d’un revers de main, n’a de cesse, lors de ses sorties de terrain, de privilégier les rencontres avec les élus locaux et la société civile, appelant sans cesse à encourager l’écoute et le contact direct avec le citoyen et ses représentants et ne pas se confiner dans son bureau feutré, quand ce n’est pas un bunker inaccessible aux doléances. Il s’agit également d’en finir avec la gestion de façade qui consiste à ne réagir qu’à la seule injonction de l’administration centrale, lorsque des citoyens excédés par le mutisme arrogant des édiles en viennent à fermer une route ou brûlent des pneus pour se faire entendre, seul moyen de communication. On l’a vu récemment à Tiaret où la population assoiffée a dû recourir à cette méthode pour voir couler l’eau dans les robinets. Il est vrai que pour certains élus, il est plus facile de parader devant l’œil laudateur des caméras de télévision, en morigénant ou en démettant quelque lampiste, mais cela ne saurait constituer une pratique de gouvernance saine. Il conviendra donc de conférer au concept de démocratie participative sa pleine expression afin de transformer la volonté politique en message d’espoir porteur de renouveau et facteur de cohésion sociale en ouvrant grandes les portes du dialogue et en s’attachant à instaurer une nouvelle culture de la gouvernance locale.
K. O.