La visite du ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Kamal Beldjoud, au poste-frontière d’Oum Teboul, témoigne de l'intérêt porté par le gouvernement au développement des zones frontalières.
Pour le politologue Mizab Ahmed, cette visite fait partie des priorités hautement stratégiques pour le pays. Il a ainsi expliqué que «le développement des zones frontalières fait partie des priorités stratégiques de l'Algérie, notamment à la lumière des transformations qui s'opèrent tant au niveau régional qu'à la lumière des crises qui secouent la région du Sahel».
«L'Algérie est un acteur clé dans la réalisation de l'équation de stabilité dans le cadre de la vision de la paix et du développement qu'elle a toujours véhiculée et entretenue», souligne-t-il, ajoutant que «les efforts déployés dans ce contexte sont multidimensionnels».
Évoquant les frontières Est, il relève que «nous avons vu que la réouverture des frontières entre l'Algérie et la Tunisie constitue un maillon important, d'autant plus que les relations algéro-tunisiennes sont classées comme non seulement des relations historiques, mais aussi stratégiques à plusieurs niveaux, et contribueront de manière significative à soutenir l'économie tunisienne et à activer la mobilité entre les deux pays, compte tenu de multiples variables régionales».
Les frontières Sud sont une autre question pas de moindre importance. À ce sujet, l'expert note que «la route Transsaharienne est également une étape stratégique importante pour faciliter les échanges, mais surtout l'accès au marché africain dans une vision claire qui contribue de manière significative à compléter le rôle joué par l'Algérie et faire valoir son statut de porte incontournable dans les échanges avec le continent».
Notre interlocuteur estime que sur cette base que «l'Algérie joue un rôle important dans le développement et la revitalisation de l'activité dans les zones frontalières». L'ouverture du passage frontalier avec la Mauritanie s'inscrit dans cette volonté d'intensifier le commerce avec nos voisins et au-delà, et de travailler pour compléter cette étape, en ouvrant la route pour faciliter la circulation des personnes et surtout des biens vers ce pays et au-delà vers l'Afrique de l'Ouest.
En d'autres termes, conclut-il, «l'Algérie adopte une approche intégrée». Pour rappel, le mémorandum d’entente entre l’Algérie et la Mauritanie pour la réalisation de la route terrestre reliant Tindouf et Zouerate, devant permettre de consolider les liens et d’intensifier les échanges économiques et commerciaux entre les deux pays, a été ratifié par un décret présidentiel publié au Journal officiel (No 16).
Il s’agit du décret présidentiel 22-86 du 1er mars 2022 portant «ratification du mémorandum entre les deux pays pour la réalisation de la route terrestre reliant Tindouf (Algérie) et Zouerate (Mauritanie), signé à Alger le 28 décembre 2021».
Ce mémorandum avait été signé lors de la visite effectuée par le Président mauritanien, Mohamed Ould Cheikh El-Ghazouani, à Alger, du 27 au 29 décembre 2021, sur invitation du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune.
Samia Boulahlib
