Lutte contre le fléau de la drogue : Nécessité d’une riposte plus efficace

Incontestablement, le renforcement des actions de sensibilisation et de prévention contre le danger de la drogue relève d’une priorité de l’heure. La mobilisation de la société à tous les niveaux à commencer par la cellule familiale est requise dans ce combat que doit mener l’Algérie contre les différente formes de drogue en circulation dans nos villes et villages.
Les associations et organisations de la société civile devraient s’intéresser de plus près à ce fléau qui ronge des pans entiers de notre jeunesse. Il est un secret de Polichinelle que notre voisin de l’Ouest, le régime du Makhzen, accentue son hostilité à l’égard de l’Algérie par d’interminables tentatives d’envahir le territoire national de quantités de kif traité qu’il utilise comme arme de destruction massive contre la jeunesse algérienne .
Le dernier bilan opérationnel rendu public mercredi dernier par le ministère de la Défense nationale (MDN) a fait état de tentatives d’introduction de quantités s’élevant à 4 quintaux de kif traité, à travers la frontière avec le Maroc, et qui ont été déjouées par des détachements combinés de l’Armée nationale populaire (ANP), en coordination avec les différents services de sécurité, durant la période du 19 au 25 avril. D’autres produits hallucinogènes qui constituent une menace sur nos enfants hypothèquent sérieusement leur avenir. Les psychotropes sous leurs formes diverses provoquent des ravages.
Les drogues dures, (cocaïne et héroïne) constituent une sérieuse menace qui prend de plus en plus d’ampleur. Idem pour ce qui est de l’usage des drogues par voie injectable ou sniffée qui constituent une autre menace à prendre au sérieux tant elle est vecteur de transmission du VIH et de l’hépatite C.
En ce sens, il est admis en effet que le partage du matériel de consommation mais aussi de préparation à l’injection favorise la transmission des virus. En Algérie, les spécialistes de la lutte et de la prévention contre le danger de la drogue ont établi un classement de différents types de ce poison selon leur propagation. Il en ressort que les psychotropes sont en pole position, suivis du cannabis, puis du Subitex plus connu sous le vocable de «thchouchna», l’héroïne et enfin la cocaïne. «La thchouchna est la cocaïne des pauvres», a estimé Abdelkrim Abidat, expert consultant international, président de l’Organisation nationale pour la sauvegarde de la jeunesse, une association de la société civile qui a fait de la prévention et de la sensibilisation contre les dangers de la consommation de la drogue son cheval de bataille depuis maintenant plus d’une trentaine d’années. Il s’agit, a-t-il expliqué, «d’un mélange de produits psychotropiques qui sont chauffés jusqu’à devenir sous forme liquide qui est, par la suite injectée dans le corps via des seringues». Aussi bien du point de vue de sa substance que de la manière par laquelle elle est consommée, la tchouchna fait des ravages dans les milieux de la délinquance juvénile, a alerté notre interlocuteur. «C’est une drogue qui cible directement le cœur, et nombreux sont les cas d’overdose» a-t-il relevé. Dans une déclaration à El Moudjahid, il a aussi fait part de ce chiffre qui donne froid dans le dos concernant le nombre de personnes accros à la drogue et qui ont suivi volontairement une cure au sein des différents établissements spécialisés pour se débarrasser de leur addiction. «Ils sont au nombre de 600.000 âgés de 15 à 35 ans dont 3% de femmes» a-t-il fait savoir. 
La consommation de la drogue a des incidences néfastes du fait des comportements anti-sociaux, des handicaps et de la souffrance psychologique qu’elle entraîne, en particulier chez les jeunes. Face à cet enjeu de santé publique, il y a une obligation de riposte efficace contre ce phénomène, de coordonner les efforts, de fructifier les résultats positifs obtenus par les différents dispositifs mis en place, ont affirmé des spécialistes reçus en mars dernier au forum de notre journal.

Karim Aoudia

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