Lors du dernier Conseil des ministres, le président de la République a ordonné le lancement de l’opération de recrutement de 12.000 enseignants diplômés spécialisés pour encadrer le sport scolaire et la création d'une direction générale des sports scolaires dans le secteur de l'Education nationale.
M. Abdelmadjid Tebboune, avait insisté a plusieurs reprises sur l’impératif d’améliorer «les mécanismes de découverte et de sélection des jeunes talents sportifs dans toutes les wilayas». Il avait souligné «la nécessité de les orienter et de les former par les meilleurs encadreurs». Des instructions qui viennent corriger un recul flagrant en matière de pratique de sport scolaire dans les établissements éducatifs et même universitaires.
Les spécialistes du sport affirment que la phase la plus propice de la vie sportive de l'individu se situe pendant la scolarisation de l'enfant à partir de 5-6 ans. Experts, sportifs et parents d’élèves regrettent toutefois que La pratique sportive à l'école se soit laissé mourir dans l’indifférence totale depuis plus d’une décennie. Pourtant, il fut une époque, et particulièrement pendant les années 70, 80, où tous les enfants scolarisés ont pu faire du sport avec des enseignants attitrés, pour ne pas dire de vrais athlètes qui, entre deux compétitions, faisaient profiter les jeunes élèves de leur savoir et de leur esprit sportifs.
Une discipline qui était considérée comme une matière à part entière, notée et comptabilisée dans la moyenne générale de l’élève. Le sport scolaire était, par ailleurs, une manière de repérer les enfants doués pour une discipline précise et définir tout au long de leur cursus scolaire les potentialités de chacun.
Après un abandon presque total qui a duré des années, la redynamisation de la pratique sportive en milieu scolaire revient à l’ordre du jour.
Au moment où la violence en milieu scolaire prend des proportions alarmantes et au moment où les jeunes font face à des problèmes familiaux, à la pauvreté, à la consommation de drogues dans leur quartier… Il était temps de revenir à la pratique du sport dans les écoles pour rationaliser un trop-plein d’énergie chez ces enfants qui ne demandent qu’à la dépenser.
Traduire les textes sur terrain
Certes, si l’on juge de la place importante qui leur est réservée (chapitre entier) de la loi 04-10 du 14 août 2004. L’EPS et le sport scolaire peuvent néanmoins représenter le «fer de lance» de toute politique de promotion et de généralisation de la pratique sportive hors du cadre scolaire.
Selon les textes officiels, l’EPS est une matière d’enseignement qui figure dans le système éducatif national car elle joue un rôle fondamental dans l’éducation de l’enfant et de l’adolescent. Elle est encadrée par des enseignants appelés à garantir des heures d’enseignement et des heures d’animation. Mais la réalité est autre. L’absence d’une stratégie cohérente, conjuguée à l’énorme retard que connaît le mouvement sportif national, a fait que le sport scolaire en soit marginalisé. Un rapport du Conseil national économique et social et environnemental (CNESE) expliquait dès 2014 que sur un total de 8 millions d'élèves scolarisés, 282.207 pratiquaient le sport à l’école, à savoir un taux de 3,75%. Le nombre de filles est de loin inférieur à celui des garçons (77.125 filles contre 205.082 garçons). Cette situation s'est détériorée suite à la non-application de l'arrêté interministériel n° 13 de 1993 qui énonce que les infrastructures sportives communales sont réservées exclusivement aux élèves pour l'animation sportive. Sur le plan de la prise en charge de l'EPS et du sport scolaire, la discipline est inexistante dans les écoles primaires.
Par contre, dans les autres paliers (moyen et secondaire), cette discipline scolaire se limite à des séances d’animation et de détente, le cours étant effectué suivant parfois une démarche rigide d’apprentissage de techniques sportives. De 2008 à 2013, on compte 47 wilayas ayant abrité des classes sportives au niveau des établissements secondaires. Mais depuis, celles-ci ont été petit à petit supprimées.
Farida Larbi
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Les classes de sport se font rares
Aujourd’hui, 9 wilayas seulement sont dotées de ce type de classes. Cela est dû notamment au manque d’encadreurs et de personnel qualifiés, d’assiduité et de moyens. Au cours du premier trimestre de l'année scolaire 2012/2013, il y a eu le retrait de postes d’EPS dans l'enseignement secondaire pour couvrir les lacunes d'enseignement des autres matières considérées comme prioritaires. Cette «solution» improvisée traduit une attitude de marginalisation de l’EPS. A la même période, les classes sportives qui n’apportaient pas de bons résultats ne bénéficiaient plus de soutien financier et elles étaient condamnées à la fermeture. En matière de moyens et d’infrastructures, dans les collèges et les lycées, les adolescents évoluent souvent sur des terrains caillouteux, boueux ou poussiéreux suivant les saisons. Il y a eu la mise en place d’une commission mixte entre le ministère de l’Education et celui de l’Enseignement supérieur pour la relance du sport scolaire et universitaire avec l’objectif de relancer l'activité sportive dans l'optique de détecter des jeunes talents susceptibles de renforcer les rangs des sélections nationales.
F. L.
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Plaidoyer pour des assises nationales sur le sport scolaire
La pratique sportive à l'école, l'utilisation rationnelle des infrastructures sportives, ainsi que la formation des entraîneurs et des éducateurs seront les principaux sujets abordés par les membres de la commission. Le MJS avait paraphé plusieurs protocoles d'accord avec les ministères de l'Education nationale et de l'Enseignement supérieur qui permettront d'avoir une vision globale sur les décisions à prendre pour relancer l'activité. Une stratégie conforme aux exigences du sport national tenant compte des réalités, besoins et moyens du pays exige l'appréhension d'une approche systématique pour l'amélioration et le progrès de toutes les disciplines sportives dans un contexte global de réforme du système national de l'éducation physique et sportive préconisée par l'Etat. Il s'agit d'abord de faire l'état des lieux avant de définir la démarche inhérente à la relance du sport scolaire pour établir un diagnostic fiable sur lequel seront construites les principales mesures de cette relance avec l’organisation des assises nationales sur le sport scolaire pour qu’il soit adaptable aux réalités. C’est le plaidoyer de la Fédération algérienne du sport
Le général d'Armée Saïd Chanegriha, ministre délégué auprès du ministre de la Défense nationale, chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP), appelle à une vigilance accrue, pour contrer les campagnes de désinformation, de manipulation et de propagande qui ciblent l’Algérie.