Journée nationale de l’émigration, Retour sur les témoignages d’écrivains et philosophes occidentaux : Violences barbares

Il n’en fallait pas plus pour que l’étincelle explose à la face de la France coloniale. Et pour dissimuler l'atrocité et la brutalité du crime, la police française avait jeté vivants des émigrés algériens dans la Seine. «Le pire, c’est que la police parisienne a continué sa répression et son atrocité pendant 15 jours. Environ 20.000 personnes ont été déportées vers l'Algérie, où ils ont été placées en détention», confie-t-il, rappelant qu'environ 300 intellectuels avaient publié une déclaration condamnant fermement ces crimes odieux commis par la 5e République de De Gaulle, sous la direction de Maurice Papon. «Parmi les signataires, poursuit-il, figurent le célèbre philosophe français, Jean-Paul Sartre, et Simone de Beauvoir. Ce document indique que «les Algériens se sont exprimés avec dignité et courage et exprimé leurs positions à travers une manifestation qu'ils ont organisée le 17 octobre 1961 pour protester contre la répression croissante dont ils sont victimes et que leur imposent les forces de sécurité françaises... Voici les Algériens qui meurent encore pour rien, parce qu'ils veulent vivre libres». L'historien français, Jean-Luc Einaudi, avait abordé la question du jet des corps des Algériens dans la Seine dans son ouvrage Scènes de la guerre d'Algérie en France. Il avait confirmé que la police avait eu recours à la torture généralisée contre les manifestants algériens». El Hadj Sadouk rapporte les déclarations des historiens britanniques, James House et Neil Mc Master, qui avaient assuré que la répression était «extrêmement féroce et brutale « et qualifié dans leur livre Algerians, State Terror, and Memory la répression subie par les Algériens comme étant «la plus violente de l'histoire contemporaine, d'une manifestation en Europe occidentale».

Salima Ettouahria

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