Implantation des firmes internationales en Algérie : Nécessité d’une veille stratégique

«L’Algérie doit se doter d’une veille stratégique en vue d’identifier tout mouvement annonçant que des firmes sont à la recherche de nouvelles implantations quelques soient les formes», a déclaré Brahim Guendouzi, économiste, relevant la nécessité de surpasser les conséquences économiques de la pandémie et de booster les investissements directs étrangers. Ce mécanisme viendra ainsi appuyer les décisions prises par les pouvoirs publics, comme notamment la règle 51/49 maintenue uniquement sur quelques secteurs stratégiques biens définis, le droit de préemption qui se limite à une simple autorisation du Gouvernement. Devront s’ajouter, selon l’économiste, des efforts portant endiguement des blocages des IDE et du développement de l’attractivité de l’économie algérienne. Aussi, le projet de la nouvelle stratégie industrielle confirme cette volonté de faire des IDE un vecteur de la politique de développement industriel et un canal de transmission de transfert de technologie. Mais comment faire pour valoriser le rôle des IDE dans le processus de transfert de technologie ? Une chose est sûre : l’investissement direct étranger est une composante importante pour la stimulation de la croissance et un déterminant décisif dans le processus de rattrapage technologique vis-à- vis des pays développés. Ainsi, le pays est appelé plus que jamais à déployer plus d’efforts pour assurer un climat favorable à l’attrait des investissements étrangers en mettant en place les conditions permettant d’en tirer profit.
Quant au succès de l’opération de transfert technologique, c’est un secret de Polichinelle de dire qu’elle dépend autant des conditions d’accueil que de la forme d’implantation des IDE. Il n’y a pas de transfert de technologie sans l’existence préalable de capacités de recevoir, de comprendre, d’adapter et d’adopter la dite technologie. Dans cette optique, Nouria Kadri, universitaire, affirme que l'IDE dans les industries manufacturières a généralement un «impact positif» sur les échanges de ces industries, relevant une «faible corrélation» entre les exportations, les importations et les IDE due à la faible attractivité de l’Algérie en matière des IDE industriels hors hydrocarbure. Au niveau des industries manufacturières, l’universitaire relève «la forte spécificité sectorielle de la relation qui peut être expliquée par la faiblesse du tissu industriel hors hydrocarbure».
En effet, la très forte corrélation entre le taux de croissance, les dépenses budgétaires et le prix du baril de pétrole freinent toute initiative vers une vraie ouverture vers les IDE. La dominance de la rente pétrolière empêche toute tendance vers des IDE qui contribuent à booster la création de richesse. Par ailleurs, il y a lieu de préciser que cette problématique de donner une nouvelle dynamique aux IDE, en baisse, n’est pas propre à l’Algérie. Selon la CNUCED, le flux d’IDE de l’Afrique au cours de la première moitié de 2020 est de 16 milliards $, enregistrant ainsi une baisse de 28%.
Fouad Irnatene

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