Énergie solaire : L’énorme potentiel de l’Algérie

Le dossier des énergies renouvelables figure parmi les principaux axes économiques sur lesquels l’Algérie mise son développement à moyen et long terme, et sollicite un partenariat fort dans le domaine, ont estimé des experts algériens interrogés par El Moudjahid sur la question.
La promotion de l’investissement dans ce secteur énergétique stratégique pour le futur est au centre des intérêts, au vu du programme ambitieux adopté par l’Algérie afin de réaliser une capacité de 15.000 MW à l’horizon 2035, estime l'économiste, Brahim Guendouzi. Il souligne, en ce sens, que la production d’électricité est assurée à 95% par le recours au gaz naturel, d’où la nécessité d’améliorer le mix énergétique à moyen terme, afin que la consommation intérieure de gaz soit maîtrisée, d’une part, et en même temps contribuer à la protection de l’environnement par la réduction de l’utilisation des énergies fossiles, d’autre part, a-t-il analysé.
Grâce au taux d’ensoleillement de plus de 3.000 heures par an, des zones disponibles et des espaces importants, l’Algérie ambitionne de développer les énergies renouvelables, en optant essentiellement pour le photovoltaïque. Un programme pour la réalisation de 15.000 mégawatts est prévu à l’horizon 2035. Abordant ce point, l'analyste estime que l’effort d’investissement va justement dans le développement de capacités productives d’énergie solaire, en réalisant des stations solaires dans plusieurs wilayas du Sud et des Hauts-Plateaux. Les investisseurs étrangers se montrent de plus en plus intéressés par le secteur des énergies renouvelables en Algérie, en vue d’opérer des transferts de technologies et de nouer de nouveaux partenariats dans ce domaine stratégique, a-t-il commenté.
Interrogé sur le projet, l'expert financier, Boubekeur Sellami, considère que la stratégie de l'Algérie vise la production de 4.000 mégawatts à l'horizon 2024 et de 15.000 mégawatts à l'horizon 2035. Ce qui permettra une économie de près de 240 milliards m3 de gaz naturel et le développement des petites et moyennes entreprises spécialisées dans la fabrication des composantes des énergies renouvelables, a-t-il ajouté.
L’Algérie possède un «énorme potentiel en énergie solaire qui lui permet d'être pionnier dans la production de ce type d'énergie propre». C'est aussi, estime-t-il, la «nouvelle orientation économique», adoptée par le pays pour sortir de la dépendance à la rente pétrolière qui constitue un risque pour l'économie nationale, exposée aux risques de l'instabilité de la demande et des prix du marché mondial, qui enregistre une vague de changement de mode de consommation et des sources de l'énergie. Ce projet permettra aussi à l'Algérie de «créer des activités connexes, des postes d'emploi, et de la valeur ajoutée à partir d'une source disponible à la longueur de l'année et à moindre coût».
De son côté, l'économiste et parlementaire, Abdelkader Berriche, pense que l’Algérie a adopté une stratégie, dans le cadre de la transition énergétique, pour assurer une «gouvernance, conformément au programme du président de la République, notamment dans le cadre de ses 54 engagements. Ceci s’est traduit par un programme de travail adopté par le ministère de l’Énergie et des Mines comme feuille de route en vue d’assurer la transition énergétique, ainsi que l’efficacité énergétique».
L’orateur fait remarquer d’ailleurs que sur une production annuelle de 110 milliards de m3 par an de gaz naturel, la «consommation nationale atteint les 50%, en grande partie destinée à la production d’électricité, ce qui est considéré comme relativement excessif». D’où la nécessité de «rationaliser la consommation interne et de diversifier les sources de production de l’électricité». Ceci se traduira, évidemment, par la réduction progressive de l’utilisation des énergies fossiles et entrer dans les énergies renouvelables, particulièrement l’énergie solaire.

Samia Boulahlib

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