Cette vague de reconnaissances, qui a commencé un certain 15 novembre 1988 à partir d’Alger et par l’Algérie, est aujourd’hui à un tournant décisif tant le consensus est largement dégagé selon lequel la seule issue viable au conflit passe par un État palestinien indépendant, avec Al Qods-Est pour capitale.
Les efforts historiques de l’Algérie pour le droit des Palestiniens à disposer d’un Etat souverain, ont été perpétués et renforcés par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, depuis son élection. Les évolutions récentes sur la scène internationale confirment la justesse de cette trajectoire et confortent une vision que la diplomatie de notre pays est bien décidée à faire aboutir. « Toute solution qui ne prend pas en compte la création d'un État palestinien sur les frontières de 1967 est une perte de temps », avait tranché le président de la République tout récemment, lors de l’ouverture de la quatrième édition de l’IATF à Alger.
La France, le Royaume-Uni, et bien avant eux, la Chine et la Russie, quatre membres du Conseil de Sécurité de l’ONU, reconnaissent désormais l’Etat de Palestine. Une dizaine d’autres nations occidentales, comme le Canada et l'Australie, ont également officiellement reconnu l'État de Palestine, à la veille de la tenue de la semaine de haut niveau organisée en marge de la 80e session de l’AG de l’ONU. Ce changement de cap, qui va à l'encontre de leur position traditionnelle de ne pas reconnaître l'État de Palestine en l'absence d'un accord de paix avec Israël, a été suivi par d'autres pays, portant le total à 151 nations sur 193. Pour comprendre la portée de cet événement historique, il faut remonter à 1988. Le 15 novembre de cette année-là, le défunt président de l'OLP, Yasser Arafat, a solennellement proclamé la naissance de l'État de Palestine depuis la capitale algérienne, Alger, avec Al Qods pour capitale. Immédiatement après cette annonce, l'Algérie a été l'un des premiers pays à reconnaître le nouvel État.
Un mois plus tard, en décembre 1988, l'Assemblée générale de l'ONU a voté en faveur du droit du peuple palestinien à l'autodétermination, un geste symbolique mais important qui a ouvert la voie à de nouvelles reconnaissances. En effet, près de trois mois plus tard, en février 1989, plus de 80 pays, principalement du monde arabe, d'Afrique, d'Asie et du bloc de l'Est, ont franchi le pas en reconnaissant l’Etat de Palestine. Cependant, les deux décennies suivantes : 1991-2010, ont été marquées par un ralentissement du processus, et ce, malgré les accords d'Oslo et les négociations de paix conclus entre l’Autorité palestinienne et Israël. Aussi, il a fallu attendre la décennie 2011-2020, pour voir une reprise progressive des reconnaissances. Plusieurs pays d'Amérique latine comme l'Uruguay, le Chili, l'Argentine et le Brésil, ont reconnu l'État de Palestine.
La Palestine qui a été également admise comme membre de l'UNESCO en 2011 et obtenu, en 2012, le statut d'« État non membre observateur » à l'ONU, ce qui a exercé une pression croissante en faveur d'une reconnaissance complète. Mais le véritable tournant dans la reconnaissance de l'État de Palestine a eu lieu entre 2021 et 2025 et plus exactement, après 2023. Une guerre génocidaire est menée par l'entité sioniste à Ghaza et en Cisjordanie, caractérisée par une dévastation complète du territoire, des dizaines de milliers de morts (plus de 65.000 martyrs) et des centaines de milliers de blessés, ainsi qu'une crise humanitaire sans précédent incluant la famine et des déplacements forcés. En somme, un génocide reconnu par des instances internationales de l'ONU. Face à ces actes innommables menés par le boucher Netanyahou et ses alliés internes et externes, de nombreux pays européens, traditionnellement réticents, ont franchi le pas, poussés par leurs opinions publiques qui étaient des milliers à manifester régulièrement.
Ainsi, l'année 2024 a marqué un tournant avec la reconnaissance de l'État de Palestine par la Norvège, l'Espagne et l'Irlande. Ce mouvement s'est poursuivi en 2025, avec la France et le Royaume-Uni qui ont emboîté le pas, suivis par le Portugal, la Belgique, le Luxembourg et Malte. À ce jour, le nombre total de pays ayant reconnu la Palestine s'élève à 151 sur les 193 États membres de l'ONU. D'autres nations comme le Japon, Saint-Marin et autres, se préparent également à le faire dans les jours et semaines à venir. En somme, cette vague de reconnaissances qui a commencé un certain 15 octobre 1988 à partir d’Alger et par l’Algérie, est aujourd’hui à un tournant décisif tant un consensus est largement dégagé selon lequel la seule issue viable au conflit passe par un État palestinien indépendant avec Al Qods-Est pour capitale.
Une position immuable de l’Algérie et maintes fois réitérée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune. La réussite de ce processus repose désormais sur la volonté politique de la communauté internationale et sur la pression qu'elle se décidera à exercer sur l’entité sioniste.
«Toute solution qui ne prend pas en compte la création d'un État palestinien sur les frontières de 1967 est une perte de temps», avait tranché le président de la République, tout récemment, lors de l’ouverture de la quatrième édition de l’IATF à Alger.
Y. Y.
Conférence à l’ONU sur la solution à deux états issus d’un consensus international : L’Algérie salue
L’Algérie a salué, lundi dernier à New York, la tenue de la Conférence sur la solution à deux Etats, issue d’un consensus international authentique, soulignant que ce dernier constitue le garant fondamental d’un règlement permanent, juste et définitif. Dans son allocution, à l’occasion de la Conférence internationale de haut niveau pour le règlement pacifique de la question de Palestine et la mise en œuvre de la solution à deux Etats, le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf, a affirmé que ce consensus international représente le garant fondamental d’un règlement juste, permanent et définitif du conflit israélo-palestinien, de même qu’il constitue un rempart solide contre les politiques expansionnistes d’Israël sous le couvert du mythe du ‘‘Grand Israël’’.
Le ministre d’Etat a également souligné que ce consensus international demeure la réponse la plus éloquente aux illusions de l’occupation israélienne et à sa prétention de détenir, seule, le pouvoir de s’opposer à l’établissement d’un Etat palestinien sur la terre de Palestine. ''Le moment est venu d’engager une action concrète pour matérialiser et imposer ce consensus à plusieurs niveaux'', a martelé Ahmed Attaf. Le premier niveau, précise le ministre d’Etat, consiste à élargir la base de la reconnaissance internationale officielle de l’Etat de Palestine en tant que réalité irréversible. Le deuxième réside dans l’admission de la Palestine comme Etat membre de plein droit des Nations Unies, une adhésion que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, n’a eu de cesse de défendre et de revendiquer depuis cette tribune onusienne.
Le troisième niveau, a-t-il ajouté, concerne la mobilisation sur les plans diplomatique, juridique, politique et économique contre les projets de l’occupation visant l’annexion des terres palestiniennes et le déplacement du peuple palestinien de sa terre historique. Quant au quatrième et dernier niveau, le ministre d’Etat a indiqué qu’il porte sur la scène palestinienne intérieure, appelée à resserrer ses rangs et à unifier sa parole afin de recouvrer l’indépendance de sa décision, la force de son action et l’écho de sa voix aux niveaux régional et international.
Fidèle à sa position immuable, l’Algérie, sous la direction du chef de l’Etat Tebboune, a œuvré, depuis le début de son mandat au Conseil de sécurité de l’ONU en janvier 2024, en qualité de membre non permanent, à maintenir les projecteurs braqués sur la situation en Palestine occupée et en particulier dans la bande de Ghaza, et ce, en convoquant de nombreuses réunions et autres séances de travail au sein de cet organe décisif. Enfin, Alger s’est distinguée par ses actions proactives en proposant plusieurs projets de résolution afin de stopper le génocide et mettre un terme aux souffrances du peuple palestinien.
S. K.
Ambassade de Palestine : «La position de l’Algérie est historique»
L'ambassade de l'Etat de Palestine en Algérie a salué la position "historique" de l'Algérie en faveur de la cause palestinienne, soulignant que la prise de position politique et diplomatique exprimée par le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l'étranger et des Affaires africaines, M. Ahmed Attaf, lors de la Conférence sur la solution à deux Etats, tenue lundi dernier à New York, constitue « une illustration vivante des principes nobles de la politique algérienne et de son engagement aux côtés du droit et de la justice ».
L'ambassade a rappelé que « la Palestine n'oubliera jamais que la reconnaissance, le 15 novembre 1988, de l'Etat palestinien par la République algérienne a constitué la pierre angulaire qui a conduit à la reconnaissance actuelle ». Après avoir adressé ses plus hautes marques de considération et respect au président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, au Gouvernement et à tout le peuple algérien, l'ambassade de l'Etat de Palestine en Algérie a réaffirmé : « Nous sommes résolument déterminés à hisser le drapeau de la liberté et de l'indépendance sur la terre de Palestine, comme il a flotté sur la terre bien-aimée d'Algérie ».