Cette semaine, l’Algérie célèbre la Journée nationale de la diplomatie, une date emblématique inscrite dans l’histoire du pays, depuis que, le 8 octobre 1962, le drapeau national a été hissé pour la première fois au siège des Nations unies à New York, par le défunt Président Ahmed Ben Bella.
Ce geste fondateur traduisait la victoire d’une guerre de Libération farouchement menée, pour arracher l’indépendance et faire entendre la voix d’un peuple jusque-là muselé par le colonialisme. Plus de soixante ans plus tard, cette journée conserve toute sa charge symbolique et politique. Elle n’est pas seulement un devoir de mémoire, mais une célébration du rayonnement diplomatique d’un pays qui a su rester fidèle à ses principes inaliénables d’attachement à la souveraineté, de solidarité et de justice internationales, de défense des causes justes, en tête desquelles figure la question palestinienne.
La commémoration de cette année intervient dans un contexte particulier, où l’Algérie, et en sa qualité de membre non permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, a réussi avec brio à faire rayonner à l’international, toute la finesse et l’intelligence de sa diplomatie. En dénonçant, avec constance, rapidité et une force de conviction sans faille, l’entreprise d’extermination ethnique que subit la population palestinienne à Ghaza, l’Algérie, dans le cadre de son mandat au Conseil de sécurité de l’ONU, a exercé une diplomatie d’une rigueur exemplaire et d’un sens aigu de la responsabilité. Son activisme a largement contribué à mettre un terme à l’impunité dont jouissait jusque-là l’entité sioniste au sein d’une partie de la communauté internationale. Les masques sont tombés. Le véritable visage des criminels de guerre, Netanyahou en tête, auteurs de massacres épargnant ni femmes, ni enfants, ni vieillards, est désormais honni aux quatre coins du monde.
Ce même Netanyahou, sans doute loin d’imaginer que son allocution devant la 80e session de l’Assemblée générale de l’ONU se transformerait en un véritable prêche dans le désert, a essuyé un camouflet retentissant. La majorité des délégations ont quitté la salle, dès l’annonce de son nom, lui infligeant ainsi une douche froide et un échec diplomatique des plus cuisants. En revanche, la diplomatie algérienne, qui a fait de la question palestinienne sa priorité et dénoncé sans répit, par la voix de son représentant permanent à l’ONU Amar Bendjama, le génocide à Ghaza, a suscité plus d’admiration, plus de respect et de rayonnement, et surtout plus d’adhésion de soutien et de solidarité avec nos frères palestiniens. Et pour cause, ce ne sont pas moins de 151 pays qui ont reconnu presque simultanément l’État de la Palestine. Un tel événement historique, salué dans les enceintes internationales, porte en creux la signature morale et diplomatique de l’Algérie. Depuis la proclamation, en novembre 1988 à Alger, de l’État palestinien par Yasser Arafat, le soutien algérien n’a jamais faibli. Aujourd’hui encore, le Président Abdelmadjid Tebboune rappelle avec constance que «toute solution qui ne prend pas en compte la création d’un État palestinien sur les frontières de 1967 est une perte de temps».
L’engagement algérien a contribué à ressouder un large consensus international autour de cette cause, entraînant même un basculement inédit de la part de pays européens, tels que la France, le Royaume-Uni, la Norvège ou l’Espagne, qui ont franchi le pas de la reconnaissance officielle. Pour sa part, l’ambassadeur Amar Bendjama s’est vu décerner, par le Président Abdelmadjid Tebboune, la médaille de l’Ordre du mérite national au rang d’Achir, une distinction qui honore, à travers lui, toute la diplomatie algérienne. En cette année, où le monde semble vaciller entre guerres, dérives et recompositions, la diplomatie algérienne rappelle qu’il existe encore une voie fondée sur la raison, la justice et la fidélité aux principes.
Dans les enceintes de l’ONU comme dans les capitales du monde, la voix d’Alger résonne comme celle d’un pays qui ne cède ni à la peur ni à l’intimidation, mais qui assume pleinement sa mission de porte-voix des peuples sans voix, le défenseur de la légalité internationale et le gardien de la dignité humaine. Ainsi, la célébration, cette semaine, de la Journée nationale de la diplomatie, n’est pas un simple rituel commémoratif, mais l’affirmation d’une trajectoire, celle d’une nation dont la parole pèse, dont l’action compte et dont la fidélité aux causes justes demeure une boussole inaltérable dans le tumulte du monde.
K. A.