En réponse aux questions posées par les membres du Conseil de la nation, lors des débats du projet de loi de finances PLF-2026, le ministre des Finances, Abdelkrim Bouzred, a souligné que ce texte «consacre l'orientation de l'État vers le financement de l'économie nationale par le biais de grands investissements à dimension développementale, ciblant plusieurs secteurs».
Cette orientation s’inscrit, a-t-il précisé, dans le cadre d'une nouvelle vision économique basée sur la diversification économique et sur l'amélioration de la performance financière. M. Abdelkrim Bouzred, qui s’exprimait mardi soir, lors d’une séance plénière présidée par le président du Conseil de la nation, M. Azouz Nasri, en présence de la ministre des Relations avec le Parlement, Nadjiba Djilali, et des membres du gouvernement, a affirmé que les mesures proposées dans le texte visent, en fait, «à soutenir une croissance durable, à améliorer les outils de financement et à poursuivre les réformes structurelles». Il a indiqué, à cet égard, que la dette publique, estimée à environ 17.000 milliards de dinars, a été orientée vers «des investissements à rentabilité économique», notant, dans ce sillage, et à titre d'exemple seulement, que 2.500 milliards de dinars de cette dette ont été affectés à des projets de renforcement du réseau électrique réalisés par Sonelgaz, ainsi qu'à des stations de dessalement d'eau de mer. Grâce à ces investissements, «les projets agricoles et industriels dans le Sud sont devenus possibles», a affirmé le premier argentier du pays. De plus, a-t-il mentionné, «de grands projets, tels que celui du phosphate à l'est du pays, ont effectivement commencé à se concrétiser, grâce aux investissements publics». Le ministre s’est exprimé, dans le même cadre, sur le projet de Gara Djebilet et les lignes de chemin de fer qui y sont liées, en tant que chaîne économique intégrée, que l'État a commencé à concrétiser. Enchaînant, il a relevé que «l'autosuffisance en produits agricoles est un objectif central qui repose sur des investissements majeurs dirigés vers les wilayas du Sud, où des conditions favorables ont été mises en place pour les investisseurs». M. Bouzred a en outre déclaré que «depuis 2020, l'État s'est attelé à la résolution de plusieurs problèmes majeurs, notamment en ce qui concerne l'infrastructure du secteur de l’Éducation, et ce en rattrapant les retards des années précédentes». Il a ajouté que «la politique économique précédente n'avait pas suffisamment favorisé les investissements». Le premier argentier du pays a fait remarquer, dans le même sillage, que «tous ces efforts de financement ont permis d'obtenir des effets concrets, visibles par tous, sur le niveau de vie», et note que malgré cela, «le niveau de la dette intérieure demeure acceptable». En ce qui concerne la question relative à la possibilité pour l’État de prélever des sommes sur les bénéfices des entreprises publiques économiques, M. Bouzred a expliqué que cette mesure ne s’applique que sur celles qui génèrent des bénéfices et qui jouissent d’une situation financière confortable, signalant que «le droit commercial confère au Trésor, le droit d’obtenir des bénéfices après déduction de diverses charges». Dans le domaine de la numérisation, le ministre s’est félicité des «progrès considérables» réalisés, notamment au sein des administrations du Domaine national, des impôts et des Douanes, expliquant que le projet de numérisation des administrations des sous-directions du Domaine national sera achevé d'ici la fin de l'année et qu’il sera progressivement généralisé. Il a ajouté que le Livret foncier électronique sera lancé en 2026, soulignant que la numérisation du secteur fiscal comprend un nouveau système de gestion des dossiers fiscaux pour 2,6 millions de contribuables. L’élément important à retenir également concerne «le nouveau système d'information pour la gestion du trésor et du budget, qui est également en cours de développement, dont une partie sera prête en 2026 et est actuellement en phase de test», révèle le ministre. L’autre déclaration phare de M. Bouzred a trait à la révision en cours de la loi des marchés publics relative aux wilayas du Sud. «Nous sommes en train de préparer le projet de décret exécutif, pour le présenter au gouvernement», a-t-il en mis en exergue. Le premier argentier du pays a également évoqué l’importance du commerce de troc dans les wilayas du sud du pays, en indiquant que son département œuvre actuellement à la révision du cadre juridique y afférant.
S. G.