Pour de nombreux spécialistes et experts, toutes les opérations militaires et les forces multinationales au Sahel, dont les opérations militaires Serval et Barkhane menées par les forces militaires françaises, jusqu’à la Task Force Takuba n’ont pas réussi à résoudre la crise sécuritaire dans la région du Sahel et à restaurer la paix et la stabilité.
En effet, des pays du Sahel ont tenté de coordonner leurs efforts à travers le G5 pour faire face à la détérioration de la situation sécuritaire, marquée par une forte propagation des groupes terroristes mais sans parvenir à rétablir la stabilité à leur frontière ou dans la région. Le G5 Sahel créé en 2017, comme étant une force militaire conjointe des cinq pays du Sahel, est désormais qualifié d’échec, selon ses responsables.
Pour Bachir Chaib, enseignant universitaire, politologue et spécialiste en questions africaines, cette réunion se tient à l’initiative de l’Algérie dans un contexte particulier. «La zone du Sahel central est déstabilisée. Le Niger, qui assure actuellement la présidence tournante du Conseil des chefs d'état-major des pays membres du CEMOC n’a pas pu maintenir la paix. La France a annoncé son retrait du Mali suite à l’échec des opérations militaires menées par les forces militaires françaises».
«Face aux menaces sécuritaires et aux bouleversements régionaux transnationaux, l’Algérie est interpellée pour jouer un rôle crucial et efficace dans la sous-région, soit dans son environnement». L’Algérie œuvre à promouvoir le CEMOC et à jouer le rôle de chef de file dans la région «au regard de son expérience dans la lutte contre le terrorisme, ses connaissances, ses approches pour des solutions politiques basées, notamment sur le respect de la souveraineté des autres pays et refusant toute ingérence étrangère. L’Algérie est aussi le pays plus stable de la région. Elle est la mieux placée pour être la locomotive de sécurité régionale». C’est une opportunité pour restaurer son rôle militaire régional et la maitrise du contrôle à travers une coopération sécuritaire dynamique sur le long terme. L’Algérie œuvre aussi à consolider le processus de paix au Mali et au Burkina Faso. Il a ajouté que cette réunion extraordinaire est aussi pour l’Algérie une opportunité de mise en place d’une feuille de route avec des priorités majeures, dont la sécurisation du gazoduc transsaharien. Il s’agit aussi de l’accompagnement de la coopération économique à travers la sécurisation des zones libres que l’Algérie compte créer à Adrar et Tamanrasset,
affirme M. Chaib.
Neila Benrahal