Algérie-Russie 60 ans de coopération :

«Çela été déjà annoncée lors de la visite, le 5 avril dernier, à Moscou, du chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra, qui s'est rendu à Moscou dans le cadre d'une mission de la Ligue arabe. La visite est programmée dans l'optique du renforcement des relations bilatérales entre les deux pays». Le chercheur n'omet pas de rappeler que depuis son indépendance, l’Algérie a privilégié le système économique et politique soviétique, en vogue, et a largement fait appel à l’assistance et à la supervision de Moscou. «Les Russes ont apporté leur soutien à l'Algérie par la formation de ses cadres au lendemain de l’indépendance, mais avec la chute de l'URSS, il a été mis fin à de nombreux projets ambitieux», souligne-t-il, tout en précisant que les relations algéro-russes ne sont pas limitées au seul cadre politique et sécuritaire. «L’Algérie a l'intention d'étendre cette relation au domaine économique et scientifique, le commerce et l’énergie. Tout cela constitue une nouvelle étape dans le renforcement des relations entre les deux pays». Pour sa part, le Dr Mourad Megaache, chercheur en sciences politiques à l'université de Biskra, rappelle que la coopération entre l’Algérie et la Russie a été renforcée en 2001 à travers la signature par les deux pays de la déclaration de partenariat stratégique laquelle a donné lieu à une «nouvelle impulsion» aux relations bilatérales puisque les deux parties coopèrent avec «succès» dans de nombreux secteurs, allant de l’énergie à la politique internationale. «Il y a une similitude des positions des deux pays par rapport aux questions d'actualité ainsi que la proximité de l'approche algérienne avec celle de la Russie face aux menaces telles que le terrorisme et le crime organisé transfrontalier», fait-il remarquer. Pour ce qui est du conflit en Ukraine, l'attitude d'Alger «est aussi conforme à son héritage politique, c'est-à-dire que l'Algérie se garde, selon lui, de prendre fait et cause pour une quelconque partie, confirmant ainsi le principe de la neutralité», ajoutera-t-il. Le Dr Megaache affirme que la coopération algéro-russe ne date pas d'aujourd’hui et fait savoir que les deux pays tentent à présent, dans un contexte marqué par des bouleversements géopolitiques «immenses», de «rattraper le retard», en «élargissant davantage» leur coopération. «Cela signifie, poursuit-il, que cette visite entre dans le cadre d'une concertation permanente, conformément à l'accord stratégique signé entre Alger et Moscou. La question de l'énergie pour le rappeler occupe également une place de choix dans ces échanges».

Tahar Kaidi

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