
Ce grand rendez-vous économique annuel a permis de mettre en lumière la vision volontariste du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, qui ne veut plus d’une économie qui rame, mais plutôt qui tourne à plein régime.
La 56ᵉ édition de la Foire internationale d’Alger (FIA) s’est imposée, bien au-delà de sa vocation commerciale traditionnelle, comme le théâtre d’une affirmation politique forte et d’une orientation économique résolument stratégique. Ce grand rendez-vous économique annuel a permis de mettre en lumière la vision volontariste du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, qui ne veut plus d’une économie qui rame, mais plutôt qui tourne à plein régime. Loin des discours convenus et des vitrines sans lendemain, la présence active et prolongée du chef de l’État dans les différents pavillons a été fortement significative et hautement symbolique. En multipliant les échanges directs avec les industriels, en écoutant les doléances des chefs d’entreprise, en ordonnant sur-le-champ la levée de certains blocages bureaucratiques et contraintes administratives, le Président Tebboune a réaffirmé une ligne de conduite claire, selon laquelle le développement économique doit reposer sur une volonté politique ferme et assumée, une gouvernance de proximité, des mesures efficaces et des décisions concrètes. Ce que le Président a montré durant ses haltes ciblées et ses échanges directs avec les opérateurs économiques, c’est cette vision qui rompt avec les pratiques anciennes et la passivité d’hier. Au cœur de cette vision présidentielle, on trouve une priorité incontournable qui est celle de faire de l’industrie un levier central de la souveraineté économique. Une souveraineté qui passe nécessairement par le renforcement du taux d’intégration locale que le Président veut porter à 50%, ce qui constitue une rupture nette avec les logiques d’assemblage sans valeur ajoutée. L’ère du bricolage est ainsi révolue. Il s’agit désormais de s’approprier pleinement les chaînes de valeur, de renforcer les capacités de production nationales et de favoriser l’émergence d’un tissu industriel robuste et compétitif, créateur d’emplois qualifiés et porteur d’innovation. Autrement dit, créer ici, concevoir ici, maîtriser ici. Ce n’est plus une question économique, c’est une affaire de souveraineté et une question de montée en gamme des savoir-faire nationaux, pour aller à la conquête de nouveaux marchés à l’extérieur, pour diversifier davantage les exportations. La tournée du Président au sein des secteurs névralgiques, comme l’industrie mécanique, les textiles, les nouvelles technologies et la production militaire a mis en exergue le potentiel endogène de l’Algérie. Ce potentiel, longtemps sous-exploité, ne demande qu’à être libéré par une administration plus dynamique et moderne, un environnement juridique transparent et un climat des affaires attractif. L’exemple de l’entreprise VMS, confrontée à un blocage foncier, est révélateur du changement de ton. Là où d’autres auraient tergiversé, le chef de l’État tranche en exigeant que le problème soulevé soit résolu immédiatement. Ce n’est pas une posture, mais un style qui veut bien dire que gouverner, c’est agir et lever les freins qui étouffent l’initiative et tue, dans l’œuf, le potentiel algérien. Outre l’impérieuse nécessité de mettre un terme aux lenteurs bureaucratiques, le Pésident a délivré un message puissant durant cette édition de la FIA, qui concerne la place centrale de la jeunesse et des entrepreneurs innovants dans la dynamique de relance et de diversification économique. L’industrie, selon le président de la République, ne se bâtit pas dans les bureaux feutrés, mais avec les jeunes, les créateurs, les entrepreneurs audacieux. Ceux qui osent, ceux qui innovent, ceux qui veulent conquérir le monde. Ainsi donc, pour lui, le futur de l’Algérie passe nécessairement par la mobilisation de toutes ses forces vives, mais également par la valorisation du capital humain et par une politique de soutien à la création d’entreprises tournées vers l’autosuffisance, la substitution aux importations et l’exportation. Ainsi, la FIA 2025 se veut non seulement comme une vitrine de la nouvelle ambition industrielle nationale, mais aussi comme le reflet d’une méthode de gouvernance fondée sur l’écoute et l’action rapide pour résoudre les problèmes. Elle reflète également l’évolution significative dans la manière d’envisager le développement économique, qui n’est plus perçu comme un objectif lointain, mais comme un processus progressif, inclusif et maîtrisé. En somme, par sa présence sur le terrain et ses décisions, le chef de l’État confirme la mise en œuvre d’un État stratège, facilitateur et partenaire, résolument engagé à construire une économie forte, résiliente et compétitive. Une vision exigeante, qui appelle à la mobilisation collective, afin de hisser durablement l’Algérie au rang des économies les plus influentes du continent africain et de la Méditerranée. La transformation est donc en marche, à condition que l’ensemble des acteurs, qu’ils soient publics ou privés, en saisissent l’urgence et la profondeur. À la FIA 2025, le président de la République a bien rappelé les contours de son projet national ambitieux et concret pour une Algérie industrielle, puissante et exportatrice. Une Algérie qui ne quémande pas, mais qui s’impose.
M. A. O.
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La vision juste du chef de l’État
«Mon objectif est d’arrimer l’Algérie à bon port.» Cette phrase prémonitoire du président de la République, prononcée au cours de l’entretien qu’il avait accordé, le mois de juillet dernier, à un confrère, pour annoncer sa candidature à un second mandat, trouve toute sa pertinence dans la conjoncture géopolitique internationale actuelle. Plus même que les impératifs économiques, un climat mondial délétère, fait d’incertitudes et de menaces, impose, pour tout pays, la nécessité de disposer d’une économie intégrée, pour parer à toute éventuelle crise. En un peu plus de trois ans, guerres et conflits ont ébranlé nombre de certitudes et de marchés. La guerre entre la Russie et l’Ukraine a eu un impact sur les prix et les approvisionnements mondiaux en différents produits, en tête desquels le pétrole, le gaz, le blé, le maïs et le tournesol, ce qui a engendré une inflation mondiale sur divers produits dérivés, telles les énergies, la farine, l’huile de tournesol et l’alimentation animale. Les tensions dans certaines zones du Sahel posent des problèmes sécuritaires et encouragent des exodes incontrôlés en direction des pays voisins, dont principalement les pays de l’Afrique du Nord, avec, par extension, des menaces de déferlements migratoires de masse vers l’Europe. L’agression génocidaire perpétrée par l’entité sioniste contre la population palestinienne à Ghaza, et désormais en Cisjordanie, a eu, entre autres conséquences, la perturbation des transports maritimes internationaux, via le détroit de Bab-el-Mandeb, en mer Rouge, de très nombreux cargos se voyant contraints de contourner l’Afrique par le Cap-de-Bonne-Espérance, au Sud, pour rejoindre l’Europe, d’où des surcoûts et une inflation touchant de nombreux produits. La guerre initiée par l’entité sioniste contre l’Iran menace de mettre les nombreuses installations pétrolifères et gazières du Golfe persique, soit hors service, soit en état de blocage, surtout si l’Iran met en exécution sa menace de fermer le détroit d’Ormuz, point de passage d’environ 30 % du pétrole mondial, ce qui fait planer la menace d’une crise énergétique mondiale. À tout cela, il faut ajouter la politique américaine agressive en matière d’imposition de taxes douanières, qui rend les prix mondiaux de nombreux produits stratégiques très aléatoires. En bref, des guerres, conflits et décisions politico-économiques ont perturbé bon nombre d’équilibres, engendrant des tensions sur les chaines d’approvisionnement et de production. Pour les pays qui dépendent, en grande partie, de l’approvisionnement extérieur pour vivre, de telles situations posent de réels problèmes de résilience économique, voire un problème de souveraineté. On ne peut se prévaloir d’une économie solide tant qu’on reste tributaire, dans une mesure importante, des tribulations des marchés mondiaux. D’où la pertinence de construire une économie diversifiée, solide et intégrée. En effet, la force d’un pays se mesure, entre autres, à sa capacité de survivre en autarcie. Certes, il n’existe aucun pays au monde qui possède toutes les ressources et qui peut tout produire, mais il est possible d’avoir une économie permettant au moins la couverture des besoins nationaux en produits de première nécessité. L’insistance du président de la République sur les cultures stratégiques que sont celles du blé, du maïs, de l’orge, de l’huile de table, du sucre ou des fruits et légumes, sur la disponibilité de l’eau potable, ainsi que sur l’impératif d’imposer un taux d’intégration important dans les différentes industries est loin d’être fortuite. Elle répond à la nécessité non seulement de s’affranchir de la dépendance vis-à-vis des exportations d’hydrocarbures, mais aussi de se prémunir autant que possible contre d’éventuelles ruptures des chaînes d’approvisionnement internationales ou de crises plus ou moins longues, touchant les produits de première nécessité. Qu’on puisse au moins assurer une autosuffisance en matière d’aliments de base ! On dit que gouverner, c’est prévoir. Cela pour le court et le moyen termes. Gouverner, c’est aussi faire de la prospective, pour le long terme. C’est en cela qu’on reconnaît un dirigeant visionnaire.
F. A.