Le baroudeur de l’USMS, Guettafi Rabie, n’est plus

Rabie Guettafi, un pan du football algérien, s’en est allé. Il nous a quittés mercredi à l’âge de 84 ans, sans faire de bruit, à la suite d’une longue maladie qui a fini par avoir le dessus. ce talentueux ancien joueur a été l’une des figures emblématiques de l’USMS après l’indépendance, aux côtés d’autres coéquipiers qui ne sont plus, hélas, de ce monde. Connu pour être le feu follet et le baroudeur de la grande équipe des «grenats», Guettafi faisait, en effet, le bonheur de son équipe aux côtés de Abdelhamid Kermali, dont il fut le protégé, Hafsi, Mekifeche, Guettaf, Fellahi dit Bouzid el Assassi, Torki Bouzidi et Malik, le gardien volant, pour ne citer que ceux-là.

Il éprouvait du plaisir à déborder à une vitesse fulgurante l’aile gauche du stade Guessab, pour s’en aller, dans la plupart des cas, conclure victorieusement toutes ces passes lumineuses que Abdelhamid Kermali lui distillait ou, à défaut, faire vibrer la barre transversale en bois d’antan, jusqu’à la fissurer ou voir son ballon se dégonfler par la force de sa frappe. «Par deux fois, en effet, j’ai vu le cuir se dégonfler sous cette puissance de frappe que possédait Rabie Guettafi qui était aussi l’un des maillons forts de l’USMS, impulsé par sa corpulence et une musculature qui forçaient au respect, dissipant, du coup, sous son désir fou de gagner, l’humilité et la timidité qui étaient siennes au quotidien», nous confie Khalfa Abdelkrim dit Krimo, un pur produit de l’USMS qui a fait ensuite le bonheur de l’entente et du CRB.

Nombreux sont, pourtant, ceux qui ne savent pas que Guettaffi avait fait ses premières classes en juniors à l’entente, avant de rejoindre, pour la vie son club de cœur, l’USMSétif qu’il n’a plus jamais quittée et adorait jusqu’à en mourir, même quand des clubs huppés, comme l’OCG Nice, sont venus lui faire des propositions qu’il déclina poliment, viscéralement attaché à son équipe qui livrait aussi des duels de très haute facture à son rival ententiste de Koussim, Mattem, Messaoudi, Bourouba, sous la houlette de feu Mokhtar Arib, l’entraîneur mythique, qui avait aussi entraîné les «Grenats».

Guettafi a tiré, donc, sa révérence, emportant avec lui des moments de bonheur dont cette sublime accession de son club au terme de la saison 72-73, un bout de parcours avec la relève sous le N° 10 et partir en retraite en 1975. Accompagné d’une foule nombreuse, des amis venus d’autres wilayas, des proches et de jeunes adeptes de cette belle histoire, il a été inhumé mercredi après-midi au cimetière de Sid el Khier.

F. Z.

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