Entretien réalisé par Kader Bentounes
La véliplanchiste, Amina Berrichi, revient, dans cet entretien, sur la préparation pour les jeux Olympiques de Tokyo-2021. Elle évoque sa qualification arrachée après une année de labeur, ainsi que d’autres sujets, comme le passage du «RSX» au «Foil».
El Moudjahid : Parlez-nous de vos débuts de véliplanchiste et votre parcours de junior.
Amina Berrichi : Au début, je croyais que la planche à voile était réservée exclusivement aux garçons, j’ai vu à la télévision des filles qui pratiquaient ce sport. Je me suis rapprochée donc d’un club et je me suis inscrite. Et à partir de là, mon histoire a commencé avec ce sport. Je me suis inscrite au club «Sindbad» Oran, j’avais alors 16 ans. J’ai donc commencé à pratiquer la voile relativement grande. Après une année de débutante, j’ai participé à ma première compétition à l’âge de 17 ans avec les séniors et j’ai été classée dernière. Cela m’avait permis d’évaluer le niveau national et de travailler davantage pour améliorer mon niveau. L’année suivante j’ai été classée deuxième et à partir de là, j’ai enchaîné avec plusieurs succès nationaux et continentaux.
Vous avez bloqué l’année universitaire pour vous focaliser sur les entraînements avec l’ultime but de la qualification aux J.O. Comment avez-vous vécu cette période ?
Les véliplanchistes algériens ont déjà pris part aux Jeux olympiques de Rio De Janeiro en 2016 et, dommage, je n’ai pas participé aux qualifications de cette édition. Pour l’édition de Tokyo qui aura lieu au cours de cette année, j’ai tracé l’objectif de me qualifier et j’ai tout donné pour y parvenir. Je connaissais mon niveau, national et africain, du moment que j’ai déjà pris part aux Championnats d’Afrique auparavant. J’ai tout donné pour réussir et c’est le cas. Le véliplanchiste peut réussir à la fois sa carrière sportive et son cursus universitaire. J’ai réussi cela pendant plusieurs années, mais pour les Championnats d’Afrique, je savais que cela demandait une concentration maximale et beaucoup d'entraînements pour décrocher le billet qualificatif aux Jeux olympiques. Il y avait un haut niveau dans la compétition continentale, je me suis donné à fond et Dieu merci, j’ai décroché le seul billet qualificatif du continent africain dans ma catégorie.
Comment se préparent les Jeux olympiques? Quelle est la fréquence des stages et est-ce que vous allez prendre part à des compétitions internationales ?
Avec l’équipe nationale, nous prenons part mensuellement à un stage d’une durée qui varie entre 10 et 15 jours. Nous travaillons la condition physique la matinée et la navigation l’après-midi. Cela dit, la météo et plusieurs facteurs font parfois que nous changeons les horaires de navigation, car la condition physique peut être travaillée individuellement. Un athlète de haut niveau ne doit jamais connaître le répit. Pour mon cas, après la fin de chaque stage, je me repose chez moi à Oran deux jours, ensuite je reprends les entraînements à mon club «Sindbad» et dans une salle de musculation. Nous allons prendre part au début du mois prochain à une compétition européenne qui aura lieu au Portugal. Nous participeront également aux Championnats du monde au mois d’avril en France.
Comment se préparent les Jeux olympiques? Quelle est la fréquence des stages et est-ce que vous allez prendre part à des compétitions internationales ?
Avec l’équipe nationale, nous prenons part mensuellement à un stage d’une durée qui varie entre 10 et 15 jours. Nous travaillons la condition physique la matinée et la navigation l’après-midi. Cela dit, la météo et plusieurs facteurs font parfois que nous changeons les horaires de navigation, car la condition physique peut être travaillée individuellement. Un athlète de haut niveau ne doit jamais connaître le répit. Pour mon cas, après la fin de chaque stage, je me repose chez moi à Oran deux jours, ensuite je reprends les entraînements à mon club «Sindbad» et dans une salle de musculation. Nous allons prendre part au début du mois prochain à une compétition européenne qui aura lieu au Portugal. Nous participeront également aux Championnats du monde au mois d’avril en France.
Après une consécration nationale, arabe et africaine, est-ce que votre objectif est de s’imposer à l’échelle mondiale ?
Notre objectif et ultime but, c’est d’améliorer sans cesse notre niveau à l’échelle internationale et pourquoi pas le podium. Nous avons aussi l’aubaine de prendre part aux Jeux méditerranéens qui auront lieu dans ma ville natale Oran. C’est un challenge pour moi de briller dans ma ville et d’honorer les couleurs de mon pays.
Quels sont les petits détails qui font la différence dans les compétitions internationales ?
Le moral est important dans notre sport. La technique aussi qu’il faut travailler énormément pendant les entraînements. Le matériel joue également un rôle prépondérant. Il faut toujours avoir un matériel adapté pour pouvoir faire face aux véliplanchistes des autres pays, notamment ceux des pays développés. Il faut toujours garder en permanence une bonne condition physique pour pouvoir naviguer à l’eau avec assez de souplesse.
Comment avez-vous vécu la période de la pandémie de la Covid 19 avec notamment le report des Jeux olympiques ?
Au début, c’était un choc pour moi, surtout après le report des Jeux olympiques. Ensuite, je me suis focalisée sur l’aspect positif avec notamment une période supplémentaire de préparation. Je me disait qu'au lieu de se préparer dans un programme court, un programme allongé avec plus de compétitions serait bénéfique pour nous. Nos entraîneurs ont été en contact avec nous en permanence. Ils ont bien pris soin de nous à tous les niveaux, surtout pour l’aspect psychologique.
Vous vous êtes spécialisée en «RSX». Pourquoi ce choix par rapport aux autres catégories de la voile ?
Dans la voile il y a deux catégories : le laser et la planche à voile. Il y a le laser jeune et sénior, tandis que pour la planche à voile il y a le RSX sénior et big techno jeune. Même si le laser était une catégorie intéressante pour moi, mon âge ne me permettait pas de le faire car il faut passer par le bateau optimiste pendant de longues années. Par contre, la planche à voile est une catégorie que les athlètes peuvent pratiquer à un âge avancé, comme c’était mon cas.
Le RSX sera bientôt remplacé par le support «Foil». Avez-vous commencé les entraînements avec ce support ?
Nous les marins, on doit s’adapter à toutes les situations et dans toutes les circonstances. La fédération a ramené deux supports de «Foil» avec lesquels nous nous entraînons. Ces jeux olympiques seront les derniers pour la catégorie RSX. Nous avons déjà commencé les entraînements avec le Foil pour avoir le niveau aux prochaines compétitions post-jeux olympiques.
Bio express :
Étudiante en biologie, Amina Berrichi, âgée de 25 ans représentera l’Algérie aux Jeux olympiques Tokyo- 2021. Native d’Oran, elle a commencé la voile à l’âge de 16 ans dans le club «Sindbad». Plusieurs fois championne d’Algérie, elle a décroché la deuxième place aux Championnats d’Afrique en 2014 et la première place en 2019, ainsi que le titre de championne arabe.
K. B.