Entretien avec Dali Mohamed, responsable de l’ATLEDE : «Le Sahara algérien, un trésor encore trop méconnu»

Ph.: Ikessouléne
Ph.: Ikessouléne

Le responsable de l'Association de tourisme loisirs échanges développement et environnement (ATLEDE), Dali Mohamed, fait part de l'attractivité touristique qu'à connue la région du sud de la Saoura (Béchar), grâce aux efforts consentis par les pouvoirs publics, dans le cadre de l'encouragement de la destination Algérie.

El Moudjahid : Comment évolue l’attractivité touristique dans la région de la Saoura ?

Dali Mohamed : La région du Sud a connu ces dernières années un regain d’intérêt notable. Les efforts fournis par les pouvoirs publics ont encouragé la promotion de la destination Algérie et ont permis de mettre en lumière les richesses naturelles, culturelles et humaines de la Saoura et de Béchar, qui reste la porte d’entrée du désert.

Quels sont les principaux atouts touristiques du Sud algérien ?

La région possède une diversité exceptionnelle. Les paysages du Sahara émerveillent naturellement les visiteurs, mais le potentiel va bien au-delà. Le tourisme médical est très recherché grâce aux bains de sable. Le tourisme religieux attire également, notamment durant le Mawlid Ennabaoui au sein des différentes zaouïas. Le tourisme culturel occupe une place importante, car il permet de valoriser les traditions locales et tout le patrimoine de la Saoura. Le désert n’est pas seulement un espace de contemplation, c’est aussi un territoire vivant où chaque commune possède sa propre identité.

Quels obstacles entravent encore la promotion touristique  ?

Le principal frein reste la situation environnementale. À Béchar, nous constatons une perturbation dans la collecte des déchets, un manque de nettoyage des espaces publics et certains comportements inciviques qui aggravent la situation. Cela nuit à l’image de la région. Il est impossible de parler de développement touristique ou durable sans un environnement propre et préservé. Les autorités doivent prendre en charge cette question de manière sérieuse, et la sensibilisation des citoyens est tout aussi indispensable pour transmettre aux générations futures l’amour et le respect de la nature.

Qu’est-ce qui, selon vous, donne envie de visiter le Sahara algérien ?

Le vieux ksar offre un témoignage unique de l’histoire locale. La palmeraie qui s’étend le long de l’oued Zouzfana, classé parmi les paysages emblématiques de la région, incarne la beauté fertile du désert. Les gravures rupestres constituent une véritable mémoire à ciel ouvert. Les balades à dos de dromadaire, le ski sur les dunes et les bivouacs permettent de vivre l’immersion saharienne. Les séjours en maisons d’hôtes traditionnelles complètent cette expérience en rapprochant les visiteurs de l’authenticité locale.

Quelles sont les missions de votre association ATLEDE ?

Depuis l'année 1999, notre association œuvre pour le développement du tourisme durable et solidaire saharien, en faire découvrir le Sahara algérien, sa grande richesse naturelle, culturelle, archéologique et thérapeutique. Nous proposons des visites des villes de la Saoura, par exemple : Taghit et Beni Abbès, Timimoun..., des nuitées dans le désert, balades à dos de dromadaire, ski de sable, cuisine traditionnelle, soirées folkloriques... Nos missions incluent également le tourisme social, tel le jardinage, le reboisement, l’éducation à l’environnement, les échanges culturels plus des contacts avec des écrivains algériens et étrangers, pour des rencontre littéraire, avec des tables rondes, plus vente-dédicaces de livres afin de promouvoir la lecture aux habitants de la Saoura. Nous valorisons aussi les sites emblématiques comme le vieux ksar, la palmeraie de l’oued et les gravures rupestres. Avis aux amateurs donc !

A. Z.

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