Dans le Yunnan, aux frontières du futur chinois : Kunming, au croisement des routes et des peuples
De notre envoyée spéciale : Amel Zemouri
À deux mille mètres d’altitude, Kunming s’éveille sous une brume légère. Dans les ruelles déjà vivantes, en ce matin de septembre, les senteurs de thé au jasmin se mêlent à celles de soupe de riz. Des vendeuses disposent leurs paniers de fruits, tandis que des étudiants à vélo slaloment entre les massifs fleuris. Ici, tout avance doucement et sans précipitation.
Mais derrière cette nonchalance se cache une profonde énergie. Capitale du Yunnan, cette ville est devenue bien plus qu’une escale touristique, c’est un carrefour stratégique entre la Chine et l’Asie du Sud-Est, un point de rencontre entre cultures, routes commerciales et innovations. Aux confins du Vietnam, du Laos, du Myanmar, proche de la Thaïlande, du Cambodge, de la Malaisie et de l’Indonésie, cette province montagneuse, longtemps considérée comme périphérique, s’impose désormais comme un maillon essentiel de la Ceinture et la Route.
Surnommée «la Ville du printemps éternel», de par son climat tempéré qui dure toute l’année, c’est un laboratoire du développement durable, un pôle scientifique et un hub ferroviaire qui relie la Chine à l’Asie du Sud- Est. C’est pourtant l’une des régions les moins riches de Chine.
Et c’est justement pour mettre en évidence le fait que toute région, aussi lointaine qu’elle soit, peut exploiter des atouts insoupçonnés, que s’est tenu le Forum de coopération des médias dans la province du Yunnan, réunissant des délégations venues des quatre coins du monde. Les échanges, riches et parfois passionnés, ont mis en lumière une ambition commune : mieux comprendre les dynamiques régionales et donner la parole aux territoires émergents.
Le forum des médias : Un pont d’idées et d’expériences
Mais le forum ne s’est pas arrêté aux discours. Après les débats, les médias participants ont été invités à prendre part à des activités de reportage conjointes à travers les immenses contrées de la province. D’importants moyens ont été mobilisés pour permettre à une vingtaine de délégations venant de différentes régions du monde, dont la nôtre, de visiter plusieurs sites d’importance économique majeure.
Pendant une semaine, nous empruntons des avions de ligne, des trains suburbains dont la vitesse dépasse les 300 km/heure et des bus highway de fabrication locale. Sur les routes, les conversations se font plus personnelles. Chacun parle de son pays, on met des chants et chansons communs aux pays arabes et qu’on reprend à l’unisson, sous l’œil amusé de nos guides chinois. Notre délégation est composée d’une quinzaine de responsables de médias venant du Bahreïn, Egypte, Oman, Arabie Saoudite, Liban, Palestine, Mauritanie, Jordanie, et bien sûr Algérie.
Nous découvrons une Chine intérieure en plein essor : Zones technologiques, villages en reconversion. Chaque étape nous a raconté, à sa manière, l’histoire d’un territoire en mouvement ; et d’une province qui, tout en restant fidèle à ses racines, se tourne résolument vers l’avenir.
Et pourtant, un détail me frappe. Ces reliefs, ces vallées verdoyantes, ces villages accrochés à la montagne, devant lesquels les membres de notre délégation s’extasient, me rappellent étrangement les paysages d’Algérie. Lorsque je l’ai dis à mes camarades, ils ont souri avec incrédulité, me croyant à peine. Il faut dire que la plupart d’entre eux sont habitués aux reliefs rocailleux et à des horizons plus secs, mais bon !
Tiancheng, aux portes de la nouvelle industrie
Première étape de notre de traversée du Yunnan, Tiancheng, une ville qui vibre au rythme des moteurs et des machines. Sur les quais d’une des nombreuses zones industrielles, des dizaines de camions chargés de matériaux partent vers la frontière vietnamienne.
Les responsables locaux nous expliquent, chiffres à l’appui, que Tiancheng profite pleinement de sa situation sur les axes reliant Kunming au Vietnam. Les zones logistiques et manufacturières se multiplient, attirant des entreprises dans la transformation agroalimentaire et les matériaux de construction. Dans une entreprise que nous visitons, un jeune ingénieur confie, le sourire timide : «Ici, tout va vite. Nous travaillons pour que nos produits voyagent plus loin que nos montagnes.» On nous fait remarquer que les infrastructures ferroviaires et routières améliorées favorisent la circulation des marchandises vers l’ensemble du bassin du Mékong. Tiancheng est devenue ainsi un maillon essentiel du corridor économique Chine-Indochine, qui relie le sud-ouest chinois aux marchés de l’Asie du Sud- Est.
Yanshan, la terre fertile de l’ouverture
À mesure que la route s’enfonce dans les collines, le paysage change : les usines s’effacent, remplacées par des champs ordonnés de thé et de tabac. Yanshan incarne le visage agricole et moderne du Yunnan.
Dans une ferme coopérative, nous observons des ouvriers cueillir délicatement les jeunes feuilles de thé. Ici, l’agriculture se veut intelligente : irrigation automatisée, drones d’observation, contrôle numérique des rendements.
Les responsables locaux évoquent les résultats : en 2024, le commerce total du Yunnan avec l’ASEAN a atteint près de 15 milliards de dollars, dont plus de 3 milliards avec le Vietnam, en hausse de 19% sur un an. Les marchés transfrontaliers se développent, les foires agricoles se multiplient, et les produits du terroir trouvent de nouveaux débouchés au-delà des montagnes. C’est le cas notamment pour l’immense ferme moderne de production de roses dont les produits partent à tous les pays du sud est asiatique.
Sous le soleil de l’après midi, les montagnes de Yanshan dégagent une impression de grandeur tranquille. Une agricultrice nous confie : «Nos enfants ne partent plus chercher du travail ailleurs. Le Yunnan, maintenant, c’est notre avenir.» Tout ça pour dire que les autorités locales ont su favoriser des opportunités de travail aux jeunes à travers une série de mesures permettant des échanges frontaliers tous azimuts, via l’initiative de la ceinture et la route.
Wenshan, la science enracinée dans la tradition
Au cœur du sud du Yunnan, Wenshan conjugue savoir ancestral et innovation scientifique. Dans les laboratoires du centre de médecine traditionnelle chinoise, la modernité côtoie les traditions millénaires.
Les chercheurs chinois étudient toujours les nombreuses propriétés du sanqi (Panax notoginseng), une plante médicinale endémique de la région, réputée pour ses vertus curatives. Ses dérivés sont exportés jusqu’en Thaïlande et au Vietnam.
La ville se positionne aussi comme un pôle économique : en 2024, le Yunnan a importé pour 444 millions de dollars de produits agricoles de l’ASEAN et en a exporté pour 411 millions, illustrant une complémentarité solide.
Dans les rues de Wenshan, les panneaux bilingues chinois-vietnamiens rappellent la proximité géographique et culturelle. Les marchés débordent de produits venus d’ailleurs (fruits tropicaux, épices, herbes séchées). C’est ici que l’on ressent le mieux la vocation du Yunnan : relier, échanger, transmettre.
Qiubei, entre écotourisme et développement partagé
Dernière étape du voyage : Qiubei, dans le sud, là où le lac Puzhehei s’étend comme une émeraude au cœur des montagnes. Sur les rives, les fleurs de lotus déploient leurs pétales, formant un tapis mouvant qui attire chaque année des milliers de visiteurs venus admirer ce décor unique. Longtemps isolée, cette région s’impose aujourd’hui comme un modèle de tourisme écologique intégré. Les autorités locales ont choisi une voie de développement durable, conciliant protection de l’environnement et dynamisme économique.
L’écotourisme, encouragé par les politiques provinciales, est devenu un levier essentiel de croissance : selon les chiffres donnés par les responsables locaux, les revenus liés au tourisme dans la zone de Puzhehei ont été multipliés par dix en une décennie, contribuant directement à l’essor des villages environnants.
L’impact sur les communautés locales est tangible. Des centaines d’habitants issus des minorités Zhuang, Yi et Miao ont trouvé un emploi dans les secteurs de l’hôtellerie, de la restauration et de l’artisanat local.
Beaucoup exploitent aujourd’hui de petites auberges ou des cafés installés près du lac, tandis que d’autres vendent produits agricoles et objets artisanaux issus de leur savoir-faire ancestral. «Nous vivons du lac, mais nous devons aussi le protéger», confie un guide local, rappelant que la réussite du site repose sur l’équilibre entre fréquentation touristique et préservation des écosystèmes.
Le gouvernement local a également mis en place des programmes de formation environnementale et de gestion touristique, incitant les habitants à adopter des pratiques durables : utilisation restreinte des pesticides, traitement des eaux usées, tri des déchets et limitation des constructions autour des zones humides.
Il faut dire que la floraison du lotus, entre juin et août, attire chaque été des dizaines de milliers de visiteurs, générant un flux économique important pour la région. La vente de produits dérivés, graines, thé, souvenirs à base de lotus, complète les revenus des foyers ruraux. Puzhehei s’impose ainsi comme une vitrine du développement harmonieux voulu par le Yunnan : une région où l’écotourisme ne se limite pas à une vitrine esthétique, mais devient un outil concret d’amélioration du niveau de vie et de cohésion communautaire. «Le Yunnan n’est plus une périphérie. C’est une porte vers le monde.»
De retour à Kunming, le contraste est saisissant. Les avenues bordées d’arbres, les tramways silencieux, les parcs fleuris respirent la sérénité. Dans un café proche du lac Dianchi, un étudiant en biotechnologie résume en une phrase l’esprit de sa génération. «Le Yunnan n’est plus une périphérie. C’est une porte vers le monde.»
Et il a raison. Entre développement industriel, innovation scientifique et respect de la nature, la province incarne une autre Chine, celle du dialogue, de la durabilité et du partage. Ainsi, de Tiancheng à Qiubei, en passant par Yanshan et Wenshan, chaque étape de ce voyage aura révélé un visage du Yunnan, différent mais uni dans la même énergie.
À la croisée des routes, Kunming en est le cœur battant, à la fois laboratoire du futur et gardienne d’un héritage pluriel. Sur ces terres où les montagnes tutoient les nuages, se dessinent les contours d’une Chine qui se réinvente, enracinée et ouverte, logistique et écologique, locale et globale. Et c’est avec regret que nous voyons la fin de notre voyage dans cette contrée.
Avec ses 48 millions d’habitants, le Yunnan s’affirme comme l’une des régions les plus dynamiques du sud-ouest chinois. En 2025, plus de 200.000 tonnes de fruits vietnamiens, d’une valeur de 97 millions de dollars, ont franchi la frontière, tandis que la province exportait 32.500 tonnes de café pour près de 190 millions de dollars. La province est desservie par 28 ports d’entrée par autoroute, avion, chemin de fer et voie navigable. Son réseau d’autoroutes s’étend sur plus de 10.000 km, le 2e plus long de Chine, tandis que ses 15 aéroports la placent au 4e rang du pays. L’aéroport de Kunming offre des liaisons vers 28 villes d’Asie du sud.
Depuis sa mise en service, la ligne de chemin de fer Chine-Laos a transporté 55 millions de passagers et 63 millions de tonnes de fret desservant ainsi 19 pays et régions, et 31 provinces et régions autonomes. Ces échanges traduisent l’émergence d’un modèle fondé sur trois piliers, que sont l’intégration régionale, puisque des corridors ferroviaires et autoroutiers relient désormais Kunming à Hanoï, Vientiane et Bangkok. La diversification économique : agriculture, pharmacie, technologies vertes et numérique contribuent à la montée en gamme de la province et, enfin, la coopération culturelle et scientifique : le Yunnan accueille chaque année des milliers d’étudiants d’Asie du Sud- Est et multiplie les projets de recherche conjointe, notamment autour de la médecine traditionnelle et de la biodiversité. Au croisement des routes et des cultures, le Yunnan n’est plus seulement une province frontalière : il est devenu un pivot stratégique de la nouvelle Asie, celle du dialogue et du développement partagé.
Zheng He, l’amiral des mers et des routes spirituelles
Contemporain de Christophe Colomb, Vasco de Gama et Magellan, Zheng He est pourtant bien moins connu. Né en 1371 dans le Yunnan, issu d’une famille musulmane Hui, il incarne la Chine des grandes traversées. Capturé enfant par les troupes Ming, il fut envoyé à la cour impériale où son intelligence et sa loyauté lui valurent la confiance de l’empereur Yongle. Celui-ci lui confia une mission sans précédent : diriger la plus vaste flotte maritime jamais construite par la Chine.
Entre 1405 et 1433, Zheng He mena sept expéditions monumentales à bord des «bateaux-trésors». Des centaines de navires et des milliers d’hommes quittèrent le port de Nankin pour tracer sur les océans les premières routes d’échanges entre la Chine et le reste du monde. De la mer de Chine jusqu’aux côtes d’Afrique orientale, en passant par l’Inde, Ceylan et la péninsule Arabique, ces flottes apportaient la soie, la porcelaine et la diplomatie chinoise dans plus de trente pays. Navigateur, diplomate et homme de foi, Zheng He accomplit aussi le pèlerinage à La Mecque, reliant symboliquement les routes du commerce à celles de la spiritualité. Ce hadj, rarement évoqué, fit de lui un messager de tolérance et de dialogue entre la Chine et le monde musulman. Aujourd’hui, sa tombe se dresse à Nankin, sur les hauteurs verdoyantes de la colline de Niushoushan, orientée vers l’ouest, en direction de La Mecque. C’est dans ce lieu emblématique que fait halte la délégation de journalistes arabes, invitée dans le cadre du Forum des médias de la Ceinture et la Route. Le tombeau de son père rappelle, quant à lui, la mémoire d’une lignée musulmane enracinée dans la Chine du Sud. Juste à côté, après avoir gravi 200 marches, ont débouche sur le musée Zheng He qui perpétue cette épopée et qui témoigne de l’ampleur de cette aventure humaine et spirituelle.
Six siècles plus tard, Zheng He demeure une passerelle entre les civilisations. Son héritage maritime, diplomatique et spirituel trouve aujourd’hui un écho particulier dans l’esprit de la Ceinture et la Route : celui d’un monde où la mer ne sépare pas les peuples, mais les relie.
Partenariat Chine - Afrique : 39 milliards de dollars d’investissements en 2025
Nul doute que l’Afrique a fait de la Chine son principal allié commercial ces dix dernières années et que la Chine renforce sa présence stratégique sur le continent. Les investissements chinois en Afrique atteignent un record de 39 milliards de dollars en 2025, soit une hausse de 20% par rapport à 2024. Ce qui démontre l’attrait de la Chine pour les ressources, les marchés et les partenariats stratégiques du continent africain. Le Nigeria concentre, à lui seul, 21 milliards, soit plus de la moitié de l’enveloppe globale. Routes, chemins de fer, zones industrielles, énergie solaire… ces financements massifs ont augmenté les flux d’investissements, les lignes de crédit, et les projets conjoints se sont multipliés. Outre le Nigeria, des projets majeurs ont été annoncés en Afrique du Sud, en Égypte, en Angola et au Kenya. À titre d’exemple, des fermes solaires seront construites par la Chine dans plusieurs pays africains les prochaines années. Les financements chinois permettent à l’Afrique de diversifier ses partenaires au-delà des partenaires traditionnels.
La Chine est non seulement un créancier, mais aussi un fournisseur, constructeur, exploitant et parfois gestionnaire d’infrastructures africaines. Soulignons qu’en grande partie le financement de la chine en Afrique est dédié à la construction des routes, ponts, ports, aéroports, chemins de fer, réseaux électriques, barrages hydroélectriques, centrales solaires, zones économiques spéciales et parcs industriels. D'autres projets portent sur le développement de l'agriculture et de l'industrie, ainsi que la construction d'établissements de santé.
Selon des sources gouvernementales chinoises, l'Initiative «Ceinture et Route», lancée en 2013, a permis la modernisation de plus de 10.000 km de voies ferroviaires, près de 100.000 km d'autoroutes, environ 1.000 ponts et 100 ports, ainsi que le déploiement de 66.000 km de réseaux électriques et de télécommunications à l'échelle continentale.
De l’autoroute Est-Ouest aux projets d’énergie verte, la Chine et l’Algérie avancent main dans la main. Une alliance forgée dans l’histoire, qui se réinvente à l’heure de l’innovation et des grands défis économiques du XXIe siècle. Sur les rives de la Méditerranée, l’Algérie occupe une place singulière : pays africain, arabe et méditerranéen à la fois, elle s’affirme aujourd’hui comme un partenaire stratégique de premier plan pour la Chine. Pékin voit en Alger un allié solide, à la fois sur le plan politique, économique et géostratégique. «La diplomatie algérienne est très active et fructueuse.
La Chine apprécie profondément le rôle important joué par l’Algérie dans les affaires régionales et internationales», confie l’ambassadeur de Chine en Algérie, Dong Guangli, qui ne cache pas la volonté de son pays de renforcer cette coopération dans le cadre des Nations unies, du Forum de coopération sino-africaine ou encore du Forum sino-arabe.
• Des liens forgés dans la durée
Les relations entre Alger et Pékin ne datent pas d’hier. Depuis plusieurs décennies, les entreprises chinoises ont marqué le paysage algérien à travers de grands chantiers d’infrastructures : autoroute Est-Ouest, programmes de logements, télécommunications, barrages, ports ou bâtiments publics. Ces projets, souvent titanesques, témoignent d’une présence constante et durable. En 2022, un nouveau pas a été franchi avec la signature du deuxième Plan quinquennal de coopération stratégique globale (2022-2026). Ce plan consolide le partenariat stratégique signé en 2014 et traduit la volonté commune d’élever la relation bilatérale à un niveau inédit, celui d’une véritable alliance économique et technologique.
Aujourd’hui, la Chine est le premier partenaire commercial de l’Algérie. Les échanges ne cessent de croître, portés par des investissements ambitieux estimés à 36 milliards de dollars à l’horizon 2025. Des projets structurants jalonnent cette coopération : voies ferrées, usines de dessalement, complexes industriels, usines d’assemblage automobile ou de fabrication d’électroménager. L’agriculture, les engrais et l’exploitation des terres rares figurent également parmi les nouveaux champs d’action conjoints. Pour de nombreux économistes, cette dynamique représente pour l’Algérie une chance de diversification, un moyen de s’affranchir progressivement de sa dépendance aux hydrocarbures tout en gagnant en autonomie énergétique.
• Des investissements qui dépassent cinq milliardsde dollars en 2025
À ce jour, le volume total des investissements chinois dépasse 5 milliards de dollars, répartis sur une quarantaine de projets actifs. Certains sont entièrement financés par des entreprises chinoises ; d’autres reposent sur des partenariats mixtes avec des sociétés algériennes. L’ambassadeur Dong Guangli insiste : «Nos deux pays travaillent désormais à faire émerger des projets à plus forte valeur ajoutée, intégrant l’innovation technologique, le transfert de compétences et le co-développement industriel.»
Autrement dit, la coopération sino-algérienne ne se limite plus à la construction d’infrastructures : elle s’oriente vers la recherche, la technologie et les énergies renouvelables, domaines clés de l’économie du futur.
• Un partenariat à dimension humaine
Au-delà des chiffres et des accords, c’est une relation fondée sur la confiance mutuelle et la continuité historique. L’Algérie fut l’un des premiers pays africains à reconnaître la République populaire de Chine, en 1958. Soixante ans plus tard, cette amitié se réinvente, nourrie par une vision partagée : celle d’un développement équilibré, ouvert et durable.
Pour Pékin, Alger reste une porte d’entrée stratégique vers l’Afrique et la Méditerranée. Pour l’Algérie, la Chine incarne un partenaire fiable, capable d’accompagner ses ambitions économiques et technologiques. Une alliance de raison, devenue, au fil du temps, une véritable histoire d’amitié et de projection commune vers l’avenir.
En visite officielle en Tunisie dans le cadre de la 23e session de la Grande commission mixte algéro-tunisienne, le Premier ministre Sifi Ghrieb a été reçu, jeudi dernier, au Palais de Carthage par le président tunisien, Kaïs Saïed.