Une fine pluie tombait sur les montagnes du sud de Sétif, en ce mois d’octobre, répandant dans l’air une douce fraîcheur d’automne et un parfum de terre mouillée. Les rues d’Ouled Tebben semblaient presque désertes, silencieuses sous le voile gris du ciel. Mais un lieu, pourtant, échappait à cette torpeur : le complexe thermal des frères Belakri, niché dans la commune d’Ouled Tebben, à l’extrême sud-ouest de la wilaya de Sétif.
Malgré un ciel gris, le parking intérieur et extérieur affichait complet. Des familles, des groupes de femmes, des hommes et des curistes affluaient, venus profiter des vertus bienfaisantes des eaux chaudes et minérales de ce site qui attire désormais un public de toutes les régions.
Inauguré après plusieurs années de travaux, le Complexe minéral les frères Belakri s’impose, aujourd’hui, comme un modèle d’investissement touristique et thermal dans la wilaya de Sétif. Fruit d’une initiative locale audacieuse, il illustre la capacité du secteur privé à redonner vie à un territoire riche en potentialités naturelles.
Située à 69 km au sud de Sétif, à 65 km au sud-est de Bordj Bou-Arréridj et à 79 km de M’sila, la commune d’Ouled Tebben, relevant de la daïra de Salah-Bey, compte près de 25.000 habitants. Longtemps restée discrète, elle retrouve, aujourd’hui, une visibilité régionale, grâce à la mise en valeur de ses sources thermales, connues, depuis des générations, pour leurs vertus curatives.
Les eaux du site, naturellement riches en minéraux, sont réputées pour leurs effets thérapeutiques sur les affections dermatologiques, les troubles respiratoires et les rhumatismes, mais aussi pour apaiser la fatigue et les douleurs articulaires. Ici, la chaleur de la terre se mêle au calme de la montagne, pour offrir aux visiteurs un cadre unique, à la fois de soin et de ressourcement. Le complexe réunit toutes les commodités nécessaires : bassins, cabines de bain, espaces de repos, restauration et hébergement. L’organisation du site témoigne d’un réel souci de qualité de service, associant modernité et authenticité.
Entre vapeur et montagne, ce joyau s’affirme, ainsi, comme un pôle thermal en pleine ascension, symbole d’un développement local durable, où la nature et l’investissement humain se conjuguent pour créer une nouvelle dynamique dans le sud de Sétif.
Le complexe s’étend sur un vaste site, où se conjuguent hospitalité, modernité et savoir-faire local. L’établissement regroupe plusieurs espaces complémentaires : un hammam, un sauna, un hôtel, un restaurant, un café, une salle de sport, ainsi que des services de bien-être incluant massages et kinésithérapie.
Le cœur du complexe reste, bien sûr, les bains thermaux, répartis en deux sections : quatre salles collectives (deux pour hommes et deux pour femmes) et vingt-neuf cabines individuelles — quinze destinées aux hommes et quatorze aux femmes. L’hôtel attenant comprend trente chambres et six appartements, pour une capacité totale de quatre-vingt-dix lits, permettant d’accueillir aussi bien les curistes de passage que les visiteurs séjournant plusieurs jours.
L’infrastructure génère une vingtaine d’emplois permanents, majoritairement issus de la région. Parmi eux, Amira, native d’Aïn Oulmene, qui travaille depuis un an au complexe, après trois années d’expérience en kinésithérapie. Avec enthousiasme, elle confie : «Je vous montrerai, demain, les séances de massage relaxant et médical. Vous verrez l’affluence, surtout des femmes venues des communes voisines. Regardez, il est à peine 11 heures et la salle de réception est déjà pleine !»
En effet, ce samedi-là, un bus en provenance de Sétif-ville venait d’arriver, transportant un groupe de jeunes filles, de femmes et même quelques visiteuses âgées. D’autres véhicules suivaient, illustrant la vitalité du site.
Chaque hiver, le complexe reçoit aussi des groupes, dans le cadre de conventions universitaires. «L’hiver dernier, l’hôtel a accueilli un nombre important d’enseignants et de cadres administratifs. J’ai même réalisé près de soixante-dix massages thérapeutiques en seulement quinze jours, lors d’un séjour organisé en partenariat avec l’université de Ben Aknoun, au profit du personnel enseignant et administratif. Certains massages étaient à visée thérapeutique, d’autres simplement relaxants. Nous avons même reçu des personnes malvoyantes, qui ont pu bénéficier de séances adaptées», confie Amira. «Les visiteurs provenaient de plusieurs wilayas, notamment Alger, Sétif, M’sila, Bordj Bou-Arréridj...
Certains, même établis à l’étranger, profitent de leur retour au pays, pour venir s’y ressourcer», ajoute-t-elle.
Interrogés dans la salle de réception, la plupart des visiteurs ont exprimé leur satisfaction quant à la qualité des soins et à l’accueil chaleureux offerts par l’équipe du complexe thermal des frères Belakri. «C’est la troisième fois que je viens ici, raconte une habituée. Je prends le bus depuis Sétif pour une journée de détente : un bain, un bon repas et un moment de calme. Ici, on respire», confie Chahira, une femme d’un certain âge originaire de la ville de Sétif.
Concernant les tarifs, ils sont à la portée de tous : 200 dinars pour le bain collectif, 250 dinars pour une séance de sauna ou de massage relaxant, et 800 dinars pour un massage médical. Tandis que les bungalows attenants au hammam offrent un service continu, ouvert 24 heures sur 24.
L’hôtel propose des chambres confortables, avec des tarifs variant entre 4.500 et 8.500 dinars la nuit. Le petit-déjeuner est inclus, ainsi qu’une heure d’accès gratuit au hammam collectif, une attention appréciée des visiteurs.
Sur place, chacun organise son séjour à sa convenance : les repas ne sont pas inclus, mais la restauration est disponible, et les visiteurs évoquent souvent la convivialité du personnel et des habitants, «toujours prêts à offrir un repas ou un café», dit-on avec le sourire.
L’accès au site est facilité par un service régulier de bus, toutes les dix minutes, reliant la commune au reste de la région — un atout non négligeable pour les habitués comme pour les curieux en quête de détente. Le complexe comprend également quatre nouveaux bungalows destinés à l’hébergement des familles, trois parkings spacieux et une salle de sport moderne. Selon l'équipe sur place, la période la plus fréquentée s’étend de fin octobre à mai, lorsque les curistes recherchent la chaleur apaisante des sources minérales. Dans une atmosphère de sérénité, loin du tumulte d’Aïn Oulmene, les visiteurs trouvent ici un espace où le temps semble suspendu, entre détente, soins et convivialité.
S. B.