Les participants à un colloque national sur le rôle des agences de voyages dans la promotion du tourisme intérieur, organisé par le Laboratoire d’Entrepreneuriat et de Développement Touristique, en partenariat avec la Faculté des Sciences Économiques, à l'Université de Tipasa, ont souligné l’importance de structurer et de moderniser le secteur pour mieux valoriser les ressources touristiques du pays. Intervenant à l'occasion, Mustapha Larachich, représentant du ministère du Tourisme, a présenté un état des lieux précis du secteur.
Selon lui, l’Algérie compte actuellement 5.593 agences de voyages actives sur l’ensemble du territoire. «Ces agences jouent un rôle essentiel dans la structuration du tourisme intérieur et international», a-t-il précisé. Il a insisté sur la nécessité d’adapter la réglementation et les infrastructures pour soutenir le développement des agences.
Cela inclut la facilitation de l’accès au financement pour l’acquisition de véhicules et d’équipements modernes, indispensables pour améliorer la qualité des prestations. Larachich a également rappelé l’importance du rôle des agences dans la promotion des destinations nationales et dans le développement d’un tourisme durable. «Leur contribution est cruciale pour renforcer l’attractivité de l’Algérie et structurer le secteur de manière professionnelle», a-t-il souligné. De son côté, Mohamed Amine Berredjem, président de l’Association Nationale des Agences de Voyages, a mis en avant le potentiel touristique de l’Algérie et les défis à relever pour le valoriser.
«Nous devons valoriser nos sites culturels, naturels et historiques et les rendre accessibles aux touristes locaux comme internationaux», a-t-il déclaré. Berredjem a souligné la nécessité de former et soutenir les jeunes diplômés et professionnels du tourisme, issus des universités nationales et internationales, afin de créer des opportunités concrètes dans tous les aspects du secteur. Il a également rappelé que les événements culturels et manifestations locales représentent une source importante de revenus, dont la réussite dépend d’une coordination efficace entre autorités locales, agences et acteurs privés.
Le président de l’Association a insisté sur l’importance d’un tourisme durable et responsable, respectueux de la nature et des traditions locales. Il a recommandé de concevoir des programmes touristiques intégrés, avec des objectifs précis et une collaboration étroite entre institutions publiques, entreprises privées et société civile, pour maximiser les bénéfices économiques et culturels du secteur. Dans la continuité des échanges, Said Boukhelifa, expert international en tourisme, a apporté un éclairage précis sur la situation des agences algériennes et les défis opérationnels qu’elles rencontrent. Il a estimé que parmi les 5.500 agences de voyages actives en Algérie, très peu se consacrent réellement à la promotion de la destination nationale.
«Les agences du sud se spécialisent dans le tourisme réceptif et connaissent parfaitement tous les sites de leur région», a-t-il expliqué. Selon lui, ces agences ont développé une expertise locale pointue, couvrant les zones sahariennes et les régions touristiques moins fréquentées, mais elles restent limitées par des problèmes logistiques et financiers, notamment l’obsolescence de leurs véhicules tout-terrain et la difficulté d’obtenir des prêts bancaires à des conditions favorables pour renouveler leur flotte. Boukhelifa a également souligné les besoins des agences du nord, pour lesquelles le transport constitue un élément stratégique du développement touristique.
S. E.