Sétif : des plats traditionnels pour célébrer les fêtes

Dans la wilaya de Sétif, sur ces montagnes qui préservent jalousement les us et coutumes portés depuis la nuit des temps par nos aînés, tentant tant bien que mal de défier l’oubli forgé par le temps et le vent de la modernité, les fêtes traditionnelles continuent d’être célébrées dans un climat de foi, de piété, de solidarité et de partage, par les populations de toutes ces contrées.

De Guenzet, dans la zone nord de cette wilaya, jusqu’au fin fond des contrées montagneuses des Ouled Tebben, en passant par le pays de cheikh el Fodhil el Ourtilani ou, aux confins de la wilaya de Jijel, sur ces hauteurs de Babor, Beni Azziz, jusqu’aux hautes plaines sétifiennes, on continue à produire le bon blé dans le faste de cette baraka que les populations pérennisent en des moments de communion et de spiritualité, comme lors du Mawlid Ennabaoui, de l’Achoura et de l’Aïd.
certaines fêtes continuent d’être célébrées avec des prières et des sacrifices pour que l’année soit prospère et que les vœux des uns et des autres soient exaucés.
C’est avec cet espoir de consolider la dynamique du travail et de la fraternité que les populations de toutes ces contrées célèbrent ces fêtes.

Les fêtes du partage (ouziaâ) sur ces fières montagnes constituent encore un moment fort de ces rituels, tous priant Dieu pour des lendemains meilleurs, dans une Algérie forte et unie.
Les fêtes restent ainsi des moments forts pour des rencontres familiales. Certains parcourant souvent des kilomètres pour se réunir autour d’un somptueux couscous accompagné de viande de poulet ou d’agneau, d’une chakhchoukha piquante avec du petit lait ou une «mfermsa» soigneusement préparée par ces vieilles qui détiennent le secret de la réussite de cette pâte feuilletée et la faire cuire sur ce tadjine en métal qu’elles badigeonne à chaque fournée de l’huile pour éviter à ce que la pâte ne colle.

Une œuvre d’art que seules ces femmes savent encore façonner avec amour. Elles préparant aussi soigneusement une sauce au fermess (abricots séchés) pour un goût sucré-salé particulièrement apprécié par les adeptes de ce plat royal garni de viande de mouton de l’aïd. Tout cela pour entretenir ce rituel et faire que ce moment dédié à la communion soit porteur d’espoir et de joie.

Dans le flot des merveilleux souvenirs, nos interlocuteurs arborent avec émotion ces moments heureux, ces traditions léguées par nos aïeux, ces moments pleins de tendresse restés dans la mémoire qui étaient aussi consacrés aux enfants.
«Nous leur mettions du henné en les berçant au rythme de chansons de notre patrimoine. Pour certains, les parents faisaient coudre une belle gandoura, cela ne coûtait pas cher, mais c’était plein de symboles. Nous leur lavions aussi le visage en signe de purification en priant Dieu d’exaucer nos vœux, de nous unir davantage et de préserver ces valeurs», témoigne une personne âgée.

La fête est aussi l’occasion pour les plus nantis de venir en aide aux pauvres et de s’acquitter de la zakat, d’observer le jeûne et faire que de nombreuses manifestations de réjouissance et de spiritualité soient observées.
Dans la zone nord de la wilaya, au pays des Beni Yala, la célébration des fêtes religieuses dans la foi et le partage est marquée par des us et coutumes que le temps n’a jamais affectés. Des valeurs d’autant plus consolidées par le riche patrimoine des ces zones montagneuses qui ont produit tant de savants de renommée et ancré les valeurs de l’islam chez des générations formées dans des écoles coraniques, dans une dimension nationaliste qui a permis à ces régions d’être le creuset du mouvement nationaliste et de la glorieuse révolution de novembre.

F. Z.

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