
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé samedi dernier les dirigeants africains à redoubler d'efforts pour ramener la paix dans la région très troublée de l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). «Il est temps que cesse la violence. Je réitère mon appel envers tous les groupes armés : déposez les armes - immédiatement - et rejoignez le processus de démobilisation, de désarmement et de réintégration», a-t-il lancé lors d'une réunion au Burundi. «Malgré nos efforts collectifs, plus d'une centaine de groupes armés - congolais et étrangers - opèrent aujourd'hui encore et menacent ainsi la stabilité de l'ensemble de la région des Grands Lacs», a-t-il rappelé. Il participait à une réunion rassemblant des pays africains qui ont signé un accord négocié par l'ONU en 2013 pour promouvoir la stabilité et la sécurité dans ce pays riche en minerais mais ravagé depuis des décennies par les conflits. «Malheureusement, la crise actuelle souligne tout le chemin qui reste à parcourir», a constaté le chef de l'ONU. De nombreux groupes armés sévissent dans l'est de la RDC depuis des décennies, dont beaucoup sont un héritage des guerres régionales qui ont éclaté dans les années 1990-2000. Dans la province congolaise du nord-Kivu, le M23 («Mouvement du 23 mars») s'est emparé depuis novembre 2021 de larges territoires riches en minerais, et continue d'avancer malgré une feuille de route pour la paix conclue à Luanda, en Angola, en juillet 2022. La RDC accuse son voisin le Rwanda de soutenir ces rebelles bien que Kigali s'en défende. Selon le chef de l'ONU, un dialogue «constant et sincère» constitue le seul moyen de parvenir à une paix durable dans cette région instable. «J'encourage donc les pays signataires à redoubler d'efforts», a-t-il insisté.
Plus de 200 morts dans des inondations
Les inondations et glissements de terrains provoqués par de fortes pluies jeudi dans le sud-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo, ont fait au moins 203 morts dont les corps ont été retrouvés, a annoncé samedi un responsable administratif. Le bilan officiel provisoire évoqué vendredi en fin de journée par le gouverneur de la province faisait état d'au moins 176 morts.
«Evaluer les dégâts humains et matériels ? On ne sait pas les compter !», a déclaré sur place samedi Thomas Bakenga, administrateur du territoire de Kalehe dans lequel se trouvent les villages touchés. «Ici à Bushushu, on a déjà retiré 203 corps des décombres», a-t-il indiqué, selon des images diffusées par des médias locaux.