Suite à l'effondrement tragique de deux immeubles de quatre étages à Fès, survenu dans la nuit de mardi dernier et faisant un bilan provisoire de 22 morts et 16 blessés, de nombreuses voix se sont élevées pour exiger l'ouverture d'une enquête approfondie et la détermination des responsabilités «sans délai», a rapporté l’APS.
Cette nouvelle catastrophe remet brutalement en lumière le dossier des bâtiments vétustes et fragiles, une problématique récurrente à Fès, marquée par des drames antérieurs, en mai dernier (9 morts) et en février 2024 (5 morts), dans la vieille Médina. La Ligue marocaine pour la citoyenneté et les droits de l'homme a fermement soutenu que «cette catastrophe n'est pas un événement isolé, mais révèle, une fois de plus, la fragilité du système de surveillance dans le secteur de l'urbanisme et du logement».
Dans son communiqué, la Ligue réclame une enquête judiciaire et administrative urgente et complète et appelle à «renforcer les mécanismes de contrôle technique des bâtiments, avant et après l'habitation, et à lutter contre la fraude dans les matériaux de construction et les opérations de construction, considérant cela comme un crime qui menace le droit à la vie, tout en combattant la corruption administrative liée à l'octroi des permis et à la tolérance des violations».
De son côté, l'écrivain et expert en droits de l'homme, Mohamed Sebbai, a réagi en affirmant que les effondrements récurrents dans la ville «ne sont pas une fatalité, mais le résultat de lacunes qui peuvent être surmontées, si l'on adopte une approche basée sur l'application stricte des lois, la vigilance constante et l'audace dans la prise de décision, avant l'instant de l'effondrement. Pour l’écrivain, «ce qui s'est passé dans le quartier d'Al-Mostakbal doit être un moment de transition vers une nouvelle gouvernance urbaine, qui redonne la priorité à la sécurité du citoyen avant toute chose», car «l'événement est un exemple clair d'un fossé dangereux entre le cadre juridique et les procédures sur le terrain, et intervenir après la catastrophe ne ramène pas les vies et n'empêche pas la répétition de la tragédie dans d'autres quartiers».
Synthèse APS / Y. Y.