Le changement climatique impose à l’ensemble de la planète à réduire ses émissions et de mettre en place des politiques d’adaptation. Ainsi, l’humanité est entrée dans l‘ère anthropocène caractérisée par une surexploitation des ressources hydriques, une déforestation massive, souvent non contrôlée, des pollutions multiples et une combustion jamais égalée des ressources fossiles, menaçant même l’habitabilité de notre planète. Dans ce chapitre, le torchage, qui consiste à brûler le gaz naturel à l’extraction du pétrole, a atteint 151 milliards de mètres cubes en 2024, soit 3 milliards de plus qu’en 2023. Selon un rapport récent de la Banque mondiale, on estime que 389 millions de tonnes de Co2, dont 46 millions provenant de méthane imbrûlé, l’un des plus puissant gaz à effet de serre, ont ainsi été rejetées en pure perte dans l’atmosphère.Cependant, il existe des pays soucieux du bien-être de la planète, qui se sont engagés dans l’initiative mondiale pour l’élimination du torchage de routine d’ici 2030 (ZRF) et qui obtiennent de bien meilleurs résultats que les autres. Dans ces pays, l’intensité du torchage a été réduite de 12 % en moyenne, depuis 2012, tandis qu’elle a augmenté de 25 % ailleurs. L’Algérie vient de s’illustrer, à travers ses efforts, en optant pour une politique environnementale en adéquation avec les objectifs du millénaire pour le développement. L’institution parle d’une «meilleure performance mondiale», allant jusqu’à qualifier l’Algérie de «pays leader mondial» dans ce domaine. Une position qui place notre pays devant des géants de la production, comme les États-Unis, l’Irak, le Canada ou le Nigeria. Mais cela est loin d’être le fruit du hasard. La nouvelle stratégie nationale de l’environnement, qui repose sur 7 axes biens distincts mais complémentaires, renferme ce souci majeur d’accroître la résistance du pays au changement climatique et sa participation aux efforts internationaux. L’Algérie, qui vise une réduction de 7 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, objectif qui pourrait atteindre 22 % avec un appui international, s’est engagée à ramener le taux du torchage à moins de 1 %, d’ici 2030, et cela grâce, notamment à l’apport de la nouvelle politique de transition énergétique insufflée par le chef de l’État. L’adoption du mix énergétique et l’avènement de l’hydrogène vert, dont l’Algérie dispose de réserves considérables, qui la place parmi le gotha des plus grands fournisseurs de cette ressource, fait en sorte que notre pays contribue efficacement à la réalisation des objectifs de l’agenda 2063 de l’Union africaine, où la gestion durable des ressources naturelles, la conservation de la biodiversité, la résilience au climat et l’adoption des énergies renouvelables figurent en priorité absolue pour garantir un avenir meilleur. Qualifié de «briquet du diable» par les pétroliers, les torches peuvent aussi se transformer en flammes de l’espoir, si elles sont bien gérées. L’Algérie vient de tracer la voie.
El Moudjahid