L’État demeurera foncièrement social. Le cap est maintenu. Il puise sa substance dans le parcours douloureux de notre pays durant la colonisation. Le chef de l’État a souligné, à maintes reprises, cette option irréversible qui rassemble tous les citoyens et rencontre une unanimité sans faille dans les sphères politiques.
En effet, l’un des moments forts du dernier Conseil des ministres a été l’annonce de la revalorisation du taux du salaire minimum garanti et la révision de l’allocation chômage, dès janvier 2026. Encore une fois, l’État a tenu à renforcer le pacte de confiance avec ses citoyens. Cela dit, trois autres piliers viennent consolider l’État social, à savoir les services publics, le droit du travail et les politiques économiques. Si l’initiative privée a du bon, elle ne peut assurer ni le plein emploi, ni la stabilité financière, ni la satisfaction d’une série de besoins sociaux (retraite, santé, éducation… ). L’intérêt général n’étant pas réductible au jeu des intérêts particuliers, il y a besoin d’intervention publique. L’État social, dénommé aussi «État-providence», est une véritable révolution qui s’impose comme pilier de la justice sociale, n’en déplaise à ses détracteurs, à travers le monde, comme les partisans du néolibéralisme qui s’est imposé au début des années 1980 et qui a cherché à remettre en cause l’État social et dont les pratiques ont conduit à la grande crise financière de 2008. L’annonce faite par le président de la République n'est donc pas un simple réajustement comptable, mais une démarche sincère dans la distribution équitable des richesses, par la consolidation du pouvoir d’achat des petites bourses. Ces acquis, pour reprendre l’expression du président du Conseil de la nation, s’inscrivent dans une logique et une «vision cohérente, où le bien-être est érigé en priorité absolue». De même, il est erroné de soutenir que l’État social ne redistribue plus grand-chose. La redistribution reste massive. Et, fait notable, c’est plus par la dépense publique qu’elle opère que par la fiscalité.Par contraste, le développement de l’État tout au long du XXe siècle dans les pays avancés a été dû presque exclusivement à l’essor de l’État social, qui pourvoit à l’éducation et fournit des services d’accueil pour les jeunes enfants, des soins de santé pour les malades et des prestations de retraite pour les personnes âgées, ainsi qu’un ensemble de programmes de soutien du revenu pour les personnes handicapées, les chômeurs et les pauvres. Les autorités algériennes, à leur tête le Président Abdelmadjid Tebboune, ont fait le serment de ne laisser personne sur le carreau dans sa marche assumée vers le développement.
El Moudjahid