Le monde a besoin de l’Afrique

Les causes profondes des conflits, en Afrique, sont souvent aggravées par « la faiblesse ou l’inefficacité de l’autorité des États, l’extrémisme violent propice aux activités terroristes, la gestion inéquitable des ressources naturelles, le crime organisé, les effets du changement climatique, l’insécurité alimentaire aiguë et, dans certains cas, le déni des droits humains fondamentaux ».

De la Corne de l’Afrique aux Grands Lacs, en passant par le Soudan et le Soudan du Sud, les crises s’enchaînent, provoquant des déplacements massifs et des urgences humanitaires à répétition. Dans ce contexte, le message de l’Algérie se veut clair : la paix durable sur le continent ne naîtra pas des armes, mais d’une prévention lucide, patiente et concertée. Le Séminaire de haut niveau sur la paix et la sécurité en Afrique « Processus d'Oran », initié par l’Algérie s’est imposé comme une plate-forme incontournable de recherche des solutions africaines aux crises qui ébranlent le continent. L’Afrique au 21e siècle continue d’être une zone caractérisée par l’extrême pauvreté, le sous-développement, les conflits en tout genre, la corruption, la mal gouvernance, etc.. Autant de mots et concepts péjoratifs qui laissent l’Afrique abordée comme « figure d’exception », continent chaotique. Pour déconstruire cette image et ce discours, le « Processus d’Oran » œuvre non seulement à rendre l’effet du dialogue un instrument nécessaire dans le règlement et la gestion des crises mais aussi permet de donner à la diplomatie africaine une vision claire de l'avenir et de doter les délégations africaines accréditées auprès des Nations unies et autres institutions d'une feuille de route à même de faire de la diplomatie africaine un élément accompli et influent. Bien que la culture de la violence soit présente dans l’histoire du continent, elle est loin de constituer une « marque déposée » propre aux Africains. Elle coexiste paradoxalement même avec la culture de la paix. La nature actuelle de cette culture de violence et de guerre est plus dramatique qu’au cours des siècles précédents, à cause de sa dimension totale à savoir sociopolitique et socio-économique, dimension psychologique et intellectuelle, et sa dimension planétaire à travers la mondialisation des relations humaines. La prédation, sous ses différents aspects et sans une grande contrepartie significative des richesses africaines par les puissances, alimentent indéniablement ces crises en défrichant un terrain propice à une paupérisation croissante des peuples et les formes les plus brutales d’exclusion. Ces formes multiples de violence constituent des menaces constantes contre la paix en Afrique parce que la violence ici débouche sur la violence.

El Moudjahid

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