L’Afrique confirme sa détermination à devenir une terre d’innovation. Les travaux de la 4e Conférence africaine des start-up, tenue à Alger, ont mis en lumière une prise de conscience partagée traduisant la volonté du continent de transformer son formidable potentiel entrepreneurial en puissance économique réelle. Mais, pour ce faire, il doit repenser en profondeur ses mécanismes d’accompagnement, d’intégration régionale et de financement. La «Déclaration d’Alger», adoptée au terme de cette rencontre, apparaît comme une feuille de route stratégique destinée à faire émerger une génération de start-up capables de s’imposer sur la scène internationale. Les neuf engagements inscrits dans la Déclaration réaffirment l’importance de créer un environnement propice à l’innovation, de soutenir l’expansion des start-up au-delà de leurs frontières nationales et de leur offrir des outils concrets, pour gagner en visibilité. Le lancement de campagnes de promotion des innovations africaines, l’intégration accrue aux marchés régionaux ou encore l’appui aux économies numériques durables témoignent de cette volonté de travailler ensemble, de manière continue. L’accès au financement, point noir récurrent pour les jeunes entreprises africaines, occupe, naturellement, une place centrale. Les pays du continent ont exprimé leur ferme volonté de renforcer l'accès des start-up africaines aux sources de financement, en attirant les capitaux intéressés par l'investissement dans ces domaines et en encourageant le secteur privé à investir dans les domaines de l'innovation et des technologies modernes. Ils ont également salué, «tout particulièrement», l'initiative du président de la République visant à créer un fonds dédié au financement des start-up africaines, en tant que mécanisme continental à même de faciliter l'accès au capital, de structurer l'écosystème africain du capital-risque et de stimuler la croissance des start-up à impact positif dans le continent. Il est aussi question de la mise en place d'un mécanisme de suivi et d'analyse de la situation des start-up africaines, ainsi que l'élaboration d'un rapport annuel dans ce sens et sur l'état d'exécution des engagements et des recommandations découlant de la Déclaration d'Alger de l'année 2024 et des éditions précédentes de la Conférence. Il s'agit, également, de renforcer la coopération Sud-Sud, de développer des mécanismes de coopération entre les écosystèmes africains et de valoriser les compétences de la diaspora africaine, en vue d'accélérer l'émergence d'innovations africaines compétitives. Autre signal fort : la facilitation de la mobilité des talents, reposant sur un cadre commun de reconnaissance des qualifications. Une telle mesure pourrait stimuler la circulation des idées et dynamiser la collaboration entre pays africains, éléments essentiels pour un écosystème réellement continental. Par son ambition et par la convergence qu’elle suscite, la Déclaration d’Alger s’inscrit comme l’une des étapes significatives vers un futur, où les start-up africaines pourront, enfin, déployer pleinement leur potentiel.
El Moudjahid