L’économiste Lynda Bendjiane sur l’ASC-2025 : l’Algérie affirme son leadership africain de l’innovation

Ph. : B. B.
Ph. : B. B.

Selon l’économiste Lynda Bendjiane, la quatrième édition de la Conférence africaine des startups, organisée à Alger du 6 au 8 décembre 2025, incarne une «diplomatie économique de haut niveau à travers laquelle l’Algérie affirme son rôle de puissance structurante de l’innovation africaine».

La Conférence africaine des startups 2025, tenue sous le haut patronage du Président Abdelmadjid Tebboune, a réuni ministres africains, institutions de l’Union africaine, organisations régionales et internationales et les acteurs les plus influents de l’écosystème technologique du continent, et a abouti à l’adoption de la Déclaration d’Alger, un document stratégique en dix engagements destiné à accélérer la transformation économique africaine par les startups. Une initiative que Lynda Bendjiane décrit comme «un tournant politique et économique qui inscrit l’Algérie au cœur des dynamiques continentales de l’innovation».

Pour l’économiste, l’un des apports majeurs de cette édition réside dans le positionnement stratégique du pays qui, en accueillant et en guidant les discussions ayant abouti à la Déclaration, «confirme son rôle de pays pivot, facilitateur et moteur d’un agenda africain commun en matière d’entrepreneuriat et de technologies».

Cette posture est, par ailleurs, renforcée par la crédibilité acquise grâce à l’organisation d’événements internationaux de grande envergure, tels que l’IATF-2025, démontrant la capacité d’Alger à devenir une capitale continentale des grands rendez-vous économiques. Lynda Bendjiane accorde également une attention particulière au lancement, sur décision du président de la République, du Fonds de financement des startups et des jeunes innovants à l’échelle africaine, qu’elle décrit comme «un mécanisme structurant, qui place l’Algérie au centre du capital risque africain et attire flux financiers, expertises et partenariats vers Alger», projetant ainsi le pays comme un futur hub financier et entrepreneurial du continent. L’économiste insiste, en outre, sur l’effet d’attractivité généré par l’événement, estimant que la présence d’investisseurs privés, d’experts internationaux et de grandes institutions régionales «constitue une vitrine exceptionnelle pour l’écosystème algérien, révélant un potentiel encore sous-estimé, mais hautement compétitif», une exposition qui renforce l’image d’un pays en pleine montée en puissance technologique.

L’événement, poursuit-elle, joue également le rôle d’un accélérateur pour l’intégration des startups algériennes dans les chaînes de valeur régionales, un point clé de la Déclaration d’Alger qui ouvre aux jeunes entreprises des débouchés commerciaux au sein de la ZLECAF, ce que Bendjiane considère comme «une chance historique de déployer l’innovation algérienne au-delà des frontières nationales et d’inscrire les startups dans une véritable économie africaine intégrée».

La dimension diplomatique de la Conférence s’accompagne d’un enrichissement des compétences nationales, fruit des échanges avec les écosystèmes africains les plus performants, une dynamique qui, selon l’économiste, «permet à l’Algérie d’importer des méthodes, des modèles et des savoir-faire essentiels pour renforcer ses incubateurs, ses accélérateurs et l’ensemble de ses capacités d’accompagnement», stimulant une maturation rapide de son propre tissu entrepreneurial. L’impact de l’ASC-2025 dépasse, cependant, la seule temporalité de l’événement, puisqu’il crée un effet d’entraînement extrêmement positif sur l’écosystème local, mobilisant startups, institutions, universités et secteur privé autour d’un agenda commun, une synergie que Bendjiane décrit comme «un souffle nouveau pour la communauté entrepreneuriale, une dynamique collective qui renforce l’unité de l’écosystème national».

Pour l’économiste, cette Conférence dépasse le simple cadre d’un rendez-vous africain de l’innovation et constitue «un acte de souveraineté, de projection internationale et de leadership assumé» par lequel l’Algérie met en place des instruments concrets pour soutenir l’entrepreneuriat africain et renforcer son image, ses réseaux et les perspectives économiques de sa jeunesse innovante.

Enfin, Lynda Bendjiane souligne que l’enjeu principal est désormais «de traduire la Déclaration d’Alger dans les politiques nationales et de tirer parti des partenariats noués», ce qui constitue, selon elle, «la condition essentielle pour transformer cette réussite diplomatique en véritable moteur de transformation économique pour l’Algérie et pour l’Afrique».

S. B.

 

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