L’Algérie multiplie les rendez-vous internationaux de premier plan et redéfinit son positionnement africain et méditerranéen. Une dynamique qui, selon l’économiste Abderrahmane Hadef, «ouvre la voie à un nouveau récit national, où l’hospitalité, valeur profonde et fédératrice, peut devenir un levier stratégique de puissance douce». L’Algérie s’affirme avec une intensité nouvelle sur la scène internationale après avoir accueilli l’IATF-2025, la Conférence africaine sur la production pharmaceutique ou encore l’ASC-2025, autant d’événements qui témoignent d’une capacité à fédérer et à impulser des initiatives continentales.
«Le pays confirme aujourd’hui son aptitude à rassembler et à se placer au cœur des dynamiques africaines», souligne l’expert en économie Abderrahmane Hadef, pour qui cette visibilité internationale représente «une opportunité historique pour inscrire l’hospitalité algérienne dans un récit national renouvelé». Selon Hadef, cette montée en puissance diplomatique s’appuie sur un triptyque déterminant : énergie, industrie pharmaceutique et innovation technologique.
L’Algérie avance ainsi comme un «hub énergétique fiable», un territoire où la «production pharmaceutique gagne en maturité» et un «écosystème numérique tiré par une jeunesse qui innove avec audace, de Yassir à Algeria Venture». Cette dynamique, analyse-t-il, permet de «construire un storytelling moderne, où l’hospitalité devient une signature identitaire, portée par l’énergie, l’industrie et l’innovation». L’économiste insiste également sur la nécessité d’une communication globale cohérente, afin de capitaliser sur cette transformation. Selon lui, une marque unificatrice, telle que «Algeria The Next Frontier», offrirait une visibilité stratégique à l’ensemble de l’écosystème national, qu’il s’agisse des startups, des centres de recherche ou des grands événements qui rythment désormais le calendrier algérien. Une telle signature, commente-t-il, «amplifierait la diplomatie économique du pays, déjà renforcée par une présence croissante dans des forums comme le MWC, VivaTech, GITEX ou Davos».
La montée en attractivité est également portée par un cadre réglementaire modernisé, un guichet unique repensé et le ciblage de secteurs prioritaires, des énergies renouvelables au numérique, en passant par l’agro-industrie. Pour Hadef, ces réformes constituent «un socle essentiel pour projeter une Algérie moderne, compétitive et ouverte aux partenariats», tandis que les success stories nationales incarnent la crédibilité d’un pays qui se transforme de l’intérieur».
À cette dimension économique s’ajoute un capital immatériel exceptionnel. L’expert souligne la valeur stratégique d’un patrimoine culturel rare, d’un Sahara classé à l’UNESCO et d’une diversité civilisationnelle qui confère à l’Algérie une profondeur narrative incomparable. Dans cette perspective, une campagne internationale de type Discover Algeria pourrait, selon lui, «révéler au monde une hospitalité qui n’est pas seulement une tradition, mais une véritable culture de l’accueil et du partage, consituant le fil conducteur d'une expérience unique, a-t-il analysé. M. Hadef plaide, par ailleurs, pour l’institutionnalisation d’une stratégie de branding national.
La création d’une agence dédiée, sur le modèle de Brand South Africa ou de MATRADE, garantirait, selon lui, «la cohérence, la continuité et la visibilité internationale du récit algérien», en articulant économie, culture, diplomatie et attractivité dans une même trajectoire de projection globale. En capitalisant sur ses succès récents et en reliant économie et identité, jeunesse et patrimoine, réformes et ouverture, l’Algérie, analyse l’expert, se positionne comme la prochaine frontière africaine et méditerranéenne, un pays qui apprend à se raconter, à assumer ses atouts et à transformer son hospitalité ancestrale en véritable marque d’influence, une Algérie moderne, accueillante et stratégiquement visible.
S. B.