Timimoun fidélise des milliers de cinéphiles : nuits de cinéma à la belle étoile

Le cinéma à la belle étoile, expérience initiée depuis plusieurs années par le Centre national du cinéma et de l’audiovisuel (CNCA), a sillonné de nombreuses wilayas et réussi à fidéliser un public conquis par une ambiance singulièrement chaleureuse. Si les multiplexes débusquent progressivement les salles obscures dites «classiques», le grand écran en harmonie avec la nature continue de séduire dans le monde entier.

L’associer à la magie féerique du désert et au spectacle céleste nocturne offre une expérience encore plus saisissante, comme c’est le cas au Théâtre de verdure de Timimoun, lieu de projection de la compétition officielle de la catégorie «fiction» de la première édition du Festival international du court-métrage de Timimoun (TISFF). Mais à Timimoun, le cinéma en plein air dépasse le simple cadre de la projection pour devenir un véritable rendez-vous populaire. Dès 19 heures, des groupes de jeunes prennent place sur les gradins, impatients de plonger dans les univers proposés par les courts-métrages de fiction africains.

Autour d’eux, familles entières, femmes et hommes, vieux et enfants, se rassemblent dans une atmosphère de fête où le cinéma se vit autant qu’il se regarde. Cette mixité, rare dans un événement culturel naissant, témoigne de l’adhésion spontanée des habitants. Hormis quelques badauds distraits par la lumière de leur téléphone ou des spectateurs parfois déroutés par les langues étrangères et contraints de se raccrocher au sous-titrage, la majorité du public suit les films avec une attention remarquable. Dans cette ville où la tradition orale façonne depuis toujours la transmission des récits, le festival réussit l’exploit d’instaurer de nouveaux réflexes cinéphiles, d’implanter une véritable culture du 7ème art avec une nouvelle approche.

Ce premier TISFF relève ainsi un pari audacieux : faire de Timimoun, capitale du Gourara, l’épicentre d’un festival de cinéma destiné à devenir le miroir d’une production nationale en plein renouvellement. Une pépinière de talents émergents y trouve désormais un écrin ouvert sur le ciel et les étoiles, où les histoires prennent vie au rythme du désert offert généreusement par la ville de l’oasis rouge. Le cinéma retrouve donc son essence première : un art collectif, partagé, tourné vers l’avenir à Timimoun qui indéniablement en écrit les premières pages.

K. B.

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