Convivial, doué de sagacité et de discernement, Kaci Djerbib discourt aisément de son parcours professionnel riche et dense en sa qualité de journaliste à Algérie presse service (APS) entre 1974 et 2008. Correspondant à Bruxelles et à Washington en tant que journaliste en économie, il a été durant une vingtaine d'années versé dans les questions énergétiques. Il fut président du club presse énergie en 2001 ainsi qu’enseignant à l’école nationale supérieure de journalisme et des sciences de l’information entre 2009 et 2016.
Sa première publication M'dina, fragments de villes et autres lieux, aux éditions Dalimen, est un texte succulent, souvent lyrique, qui dresse un tableau de certaines escales, de souvenirs, de lieux, des odes et de ses émotions. Il revisite à sa manière des villes qu'il a visitées, comme Rome, Paris, Athènes, Tunis, Brasilia, Vienne, Genève, Mexico, Washington, qui lui ont plu ou déplu. Cet amoureux de la campagne a presque une aversion pour la ville, mais, presque à son insu, semble parfois lui plaire.
Ce premier ouvrage intéressant est mâtiné de réminiscences agréables et de ressentis heureux. Il a sublimé son texte par une écriture fluide d'une grande intensité et par la justesse du verbe. Il a signé pour le 28e salon international du livre d’Alger chez le même éditeur «Les premiers cris», un ouvrage intéressant sur l'historique, le déroulement et l'ambiance du Hirak sur un ton grave et avec impartialité ainsi qu'un listing de toutes les banderoles y afférentes. «Dans cet ouvrage, j'ai parlé d'une année de Hirak dans la rue depuis février 2019 à juin 2020 avec son arrêt lors de la pandémie de la Covid-19. C'est un journal de marches, où j'ai rapporté ce que disait la rue, ce qu’elle portait comme revendications. Ce journal relate une chronique des événements depuis décembre 2018, notamment tous les vendredis et dans certains villes du pays comme Alger, Tébessa, Tizi Ouzou, Blida, Annaba, Oran et Médéa. Il y a également un recueil de tous les slogans, et ce qui était chanté dans les trois langues ; arabe, amazighe et française», a-t-il fait savoir. L’auteur dit avoir donné une carte bibliographique sur le Hirak tout en faisant une analyse. «Certains disaient que c’est une manipulation politique de plus, pour d’autres c’était un coup d'épée dans l'eau, et par la suite, le président Abdelmadjid Tebboune a parlé de Hirak Moubarek en décembre 2019.
Dans les cinquante- quatre points de son programme du premier mandat, on retrouve certaines demandes des Hirakistes. Actuellement, avec du recul, on s'aperçoit que le peuple est écouté; et on prend en considération la vox populi ; Il y a un dialogue», a-t-il souligné. Mais le problème de l'Algérie, c'est le «goulot d'étranglement que constitue la machine bureaucratique qui pervertie toutes les bonnes volontés», ajoute l’auteur.
«On s'aperçoit que les décisions sont prises mais pas d'efficacité sur le terrain. Si on veut réaliser le rêve des Hirakistes, il s'agit d'amoindrir l'administration et en faire un service d'exécution et non de décision.
La perception du Hirak diffère d'une personne à une autre», a-t-il ajouté.
Il y a l'esprit du Hirak comme celui de novembre 54 dont le train est sur les rails. À l'évidence, l'écrivain a analysé le Hirak en interpellant la société civile ainsi que les pouvoirs publics pour plus de conscience et de clairvoyance.
K. A.