Nouvel ouvrage de Driss Reffas : Robba, l'héroïne souvent méconnue !

L'écrivain Driss Reffas, écrivain d'une grande culture et passionné par l'histoire de l'Algérie, particulièrement des donatistes et de Rome évoque, avec beaucoup d'enthousiasme et d'engouement, cette période. Par devoir de mémoire, il a écrit pour transmettre aux générations futures une vision éclairée de cette Algérie antique. Et par souci de vérité historique, il focalise sur cette période importante de l'histoire du donatisme souvent méconnue. Il témoigne des valeureux amazighs algériens qui ont contré la puissance et la suprématie de l’empire romain.
Lors de sa vente-dédicace au stand Casbah lors de la 28ème édition du Salon international du livre d’Alger (SILA), Driss Reffas semblait satisfait de l'intérêt du public porté à son œuvre relative à une femme berbère rebelle qui a combattu de toutes ses forces la domination coloniale de Rome en terres numides. Cet ouvrage Robba, la berbère donatiste remet les pendules à l'heure en dévoilant la vérité sur ce personnage antique qui a lutté contre Rome. Il y révèle la vie et le riche parcours de cette héroïne.
Pour l'écrivain, l'écriture de ce livre permet de restituer une vérité historique sur cette femme et la trajectoire de cette doctrine religieuse donatiste. A ce sujet, il déclare, «dans la région où j'habite, il y a une montagne dénommée Djebel Robba, en lisant l'histoire des donatistes, mes recherches à Beniane (ex-Alaniyariya) près de Mascara, et en trouvant le nom de Robba, j'ai fait une étude de 23 années sur le donatisme et particulièrement sur Robba, et son frère Honoratus qui était évêque donatiste de la contrée Aqua Sirens (actuellement Bouhanifia). Toute cette région était pourchassée par Saint Augustin qui était le vassal de Rome, dont la présence impérialiste s'est imposée durant plusieurs siècles en Numidie.
Ceci dit, Saint Augustin reste un personnage antique algérien qui a donné un souffle moderne à l'église catholique qui existe à ce jour. Parallèlement, il y avait le donatisme qui était une doctrine purement algérienne basée sur sa propre église (le sacrement et la baptisation ne peuvent s'inscrire dans le donatisme). Contrairement à l'église catholique qui s'étendait dans les grandes cités, l'église donatiste était implantée, aussi bien dans les villes, que les campagnes. Les donatistes ont existé jusqu'à l'époque 411 après Jésus-Christ.
Dans ce climat de confusions et de tourmentes politiques, des (édits anti-donatistes) dictés par Saint Augustin, engendrent la clandestinité des donatistes. Ces derniers ont repris leurs activités avec l'invasion des vandales contre les Romains. Les vandales ont encerclé Hippone (Annaba) en août 430 et Saint Augustin est décédé de maladie durant ce siège d'Hippone. En 429 après J-. C, les donatistes ont repris leurs activités dans la région de Mercier Lacombe (actuellement Sfisef) et de Mascara. Robba a été assassinée par les colons berbères romains à la solde de Rome le 24 mars 434 après J-. C à l'âge de 50 ans. Elle est enterrée sous la basilique de Robba découverte par Stéphane Gsell en 1898 et son épitaphe au fronton de cette basilique a été transférée au Musée du Louvres. «C'est par souci de vérité que j'ai écrit ce livre et Robba m'a fait découvrir la Numidie», dit-il avec justesse.
Cet ouvrage d'une grande pertinence remet les pendules à l'heure d'une histoire tumultueuse de l'Algérie antique. Notons, que l'auteur, natif de cette région (Sfisef) est chirurgien-dentiste. Il est vice-président de la Fédération dentaire africaine, membre du conseil supérieur des médecins dentistes arabes, il milite au sein de l’Académie africaine de la paix en tant que secrétaire général et de l'Organisation de la société civile africaine.
Depuis qu'il a mis le pied à l'étrier dans la littérature qu'il apprécie particulièrement, il comptabilise deux autres ouvrages Les coquelicots du printemps 37, et Moi l'indigène de Mercier Lacombe un recueil de nouvelles. Sa citation sur la littérature témoigne de son attrait et de sa grande passion, «en éducation, l'exclusion de la littérature est un signe précurseur de l'obscurantisme». A méditer !

K. A.

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