L’Algérie a obtenu, hier, de l’UNESCO une clarification officielle consolidant la primauté de l’inscription du caftan algérien au patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Cette décision, adoptée lors de la 20ᵉ session du Comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine immatériel qui se tient jusqu’au 13 décembre à New Delhi, consacre plus d’une décennie de vigilance patrimoniale et d’efforts diplomatiques continus, confirmant le rôle central de l’Algérie sur la scène internationale dans la protection et la valorisation de ses traditions ancestrales.
La délégation algérienne, avec une défense rigoureuse et une expertise reconnue, a présenté deux dossiers historiques dont la mise à jour a été approuvée à l’unanimité par le comité. Le premier, enregistré en 2012 et consacré au costume nuptial tlemcénien « Lebset el Arftane », a été clarifié par l’ajout d’une traduction explicite dans les langues de travail de l’UNESCO, en anglais « The Wearing of Kaftan » et en français « Le port du Caftan », réaffirmant sans ambiguïté la dimension patrimoniale du caftan dans son berceau historique.
Le second dossier, initialement enregistré en 2024 et dédié au costume féminin festif de l’Est algérien, a été actualisé par l’insertion du mot caftan dans le titre, consacrant l’inscription du caftan Kadi comme élément majeur du patrimoine immatériel national et mettant en lumière la richesse des savoir-faire régionaux qui tissent l’identité culturelle algérienne dans toute sa diversité et sa profondeur. Cette mise au point officielle dépasse le cadre d’un simple ajustement administratif et s’inscrit comme une déclaration forte et symbolique : le caftan, dans toutes ses variantes régionales, est un héritage algérien authentique, transmis de génération en génération, reconnu et protégé depuis plus de treize ans. L’UNESCO a ainsi validé la diversité culturelle de l’Algérie, saluant le rôle indispensable des artisans, des brodeuses, des maîtres couturiers et de toutes celles et ceux qui perpétuent ce patrimoine vivant avec patience, minutie et passion.
Le ministère de la Culture et des Arts a qualifié cette décision de victoire nationale, rappelant que le caftan algérien est un héritage universel dont la préservation constitue un devoir civique et symbolique, et que chaque pièce, chaque broderie, chaque geste technique ou artistique conservé dans les ateliers et les foyers est un témoignage tangible de l’authenticité, de la sophistication et de la profondeur de l’histoire algérienne. Au-delà de sa fonction vestimentaire, le caftan est le miroir d’une identité culturelle pluriséculaire, reflet du génie créatif de ses artisans, emblème de la dignité et de l’élégance algérienne, et vecteur de la mémoire collective du pays. Il incarne le dialogue entre l’histoire et le présent, entre les savoir-faire hérités et les usages contemporains, rappelant que la culture vivante se déploie dans les gestes, les tissus et les motifs qui traversent le temps.
La reconnaissance renouvelée de l’UNESCO à New Delhi illustre non seulement la détermination de l’Algérie à défendre ses trésors patrimoniaux sur la scène internationale, mais aussi sa volonté de transmettre aux générations futures un patrimoine vivant, profondément enraciné, universellement reconnu et intrinsèquement lié à l’identité nationale.
Ce succès est la victoire d’un pays qui, depuis des décennies, œuvre avec constance pour que ses traditions ne soient pas de simples vestiges du passé, mais continuent à rayonner dans le monde entier, témoignant de l’intemporalité et de la beauté d’un héritage qui fait la fierté de chaque Algérien.
S. O.