Impronte di Danza-Maghreb au TNA : quand les corps embrasent la lumière

Ph : Cheurfi Y.
Ph : Cheurfi Y.

Sous les voûtes majestueuses du théâtre national algérien Mahieddine-Bachtarzi, Impronte di Danza – Maghreb s’est imposé, jeudi soir, comme une célébration sensorielle, où la danse contemporaine a tissé un pont entre les corps, les cultures et les gestes.
Organisé avec le soutien de l’ambassade d’Italie en Algérie et de l’Institut culturel italien d’Alger, ce spectacle a réuni sur un même plateau la créativité d’OPLAS Centro Regionale della Danza et l’esthétique audacieuse de la Mandala Dance company, pour offrir aux spectateurs une soirée empreinte de poésie chorégraphique. La scène, baignée d’une lumière délicatement modulée, a d’abord accueilli des éclats d’ombres et de clarté, comme si les projecteurs eux-mêmes cherchaient à dialoguer avec la pulsation des corps. Les jeux de lumière, tantôt chaleureux, tantôt tranchants, ont sculpté l’espace scénique, créant des îlots d’intensité où chaque mouvement se lisait comme une phrase lumineuse.

Les danseurs, silhouettes élancées, ont investi cet espace avec une précision qui relevait de l’instinct autant que de la technique. Les chorégraphies présentées éclairaient un langage corporel riche de contrastes  : de longues lignes épurées s’étiraient dans l’air, avant de s’effacer pour laisser place à des impulsions plus brutes, plus viscérales. Les gestes semblaient surgir d’une mémoire profonde, fruit d’un dialogue entre les traditions et les influences contemporaines, entre l’Italie et le Maghreb. Les bras se déploient, se replient, se cherchent, comme autant de réponses données à un rythme intérieur partagé. Dans cette trame chorégraphique, les corps ne se contentaient pas de danser : ils se répondaient, se heurtaient parfois, se trouvaient et se ressemblaient, inscrivant dans l’espace une fusion presque organique. Les duos se faisaient porteurs de tensions subtiles, où la proximité la plus intime côtoyait le souffle de la séparation.

Chaque mouvement devenait un acte narratif, une exploration des relations humaines, de l’unité et de la dissonance. La musique, parfois discrète, parfois enveloppante, accompagnait cette odyssée corporelle en soulignant les inflexions du geste et de la lumière. Au terme de la représentation, les applaudissements nourris ont salué une réussite artistique majeure, un moment de création où la danse a fonctionné comme un langage universel, capable de transcender les frontières et de toucher au plus profond des émotions.

S. O.

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