Hamida Chellali expose à la fondation Asselah : Une bénéfique halte méditative

Ph :  A. Asselah
Ph : A. Asselah

«Conversation with flowers» est l’intitulé de l'exposition de Hamida Chellali annonciateur de beauté, de raffinement et d'élégance. Les cimaises de la Fondation Asselah regorgent de compositions et d'installations de l'artiste qui témoignent de créativité d'innovation et d'ingéniosité. Des installations en papier d'aluminium coloré à la peinture avec des nuances rose, mauve, orange rappellent les pétales d'une fleur. Originales.
Cette exposition qui se poursuit jusqu’au 5 juin, annonce le ton de cette exposition qui se veut une ode aux fleurs et à la nature. Les toiles en acrylique et les compositions digitales traduisent le talent, l'inventivité et l'imagination féconde de la plasticienne. Faisant référence aux fleurs, Hamida les présentent dans toute leur beauté et authenticité.
Ce dialogue avec les fleurs n'est- il pas un joli prélude au printemps ? Ces fleurs aux pétales chamarées racontent et murmurent leur histoire, une histoire éphémère, fugace qui ne dure que le temps de quelques jours. Elles disent la beauté de cette nature si généreuse et abondante qui ne perdure pas comme la vie. Selon les propos de Hamida «ma démarche artistique consiste à laisser les choses venir, à fermer les portes du mental et ouvrir la porte de l'imagination et souvent les choses s'imposent d'elles-même, et les thèmes, les couleurs, les matériaux viennent de quelque part, d'une émotion, une douleur, une lecture, possible que ces choses s'organisent d'elles-même et font une oeuvre. Ce thème des fleurs émane suite à des lectures, entres autres, celle de kabîr intitulé Ami en toi est le jardin des fleurs, la fleur symbolise le monde del'âme».
C'est aussi le printemps peut-être aussi assombri par le génocide qui affecte notre conscience et qui crée cette atmosphère pleine de tristese et d'injustice; ce génocide qui affecte le monde vegétal de Ghaza des Palestiniens, ce monde végétal, cette autre partie de nous-même, blessée, meurtrie marque conciemment ou inconsciemment notre expression artistique».
Par une technique bien maîtrisée et des couleurs idoines, Hamida Chellali conte la vie des fleurs et leurs petits secrets. Avec des tons de vert divers et de mauve, parme, et violet, elle sublime ces pétales et ses fleurs qui semblent complices avec elle. Sont-elles ses amies pour une pause méditative?
Evoquant sa technique, Hamida rappelle «je n'ai pas utilisé de technique particulière. Mon principe était de sortir du connu, se dépasser, ne pas répéter la même démarche, improviser bien sûr avec très peu de moyens». Le côté éphémère, dira l’artiste, «me plaisait beaucoup, il y a un aspect fragile, vulnérable comme la vie; je voulais cette exposition comme une méditation, offrir un baume à tout ceux qui souffrent». Chaque titre des compositions est tiré de la poèsie de Kabir ou de Djalal-Eddine El Roumi comme «La blessure est l'endroit où la lumière entre en vous», «En toi est le jardin des fleurs» (Kabîr) d'autres appellations notamment comme «Voyage vers la vérité», «Conversation with flowers», «Les mille fleuves de la félicité».
Indubitablement, la peinture de Hamida aspire à la sérénité, à la méditation et à la plénitude. Ayant comme référents culturels, le poète et philosophe indou et musulman soufi Kabir et Djallal Eddine el Roumi, poète soufi, tous deux prônent la beauté du monde qui relève de Dieu et sa fragilité.

K. A.

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