Le théâtre national algérien Mahieddine-Bachtarzi a accueilli hier, la conférence de presse de présentation du festival international du film d’Alger (AIFF), prévu du 4 au 10 décembre.
Animée par Mehdi Benaissa, commissaire de la manifestation et Nabila Rezaig, directrice artistique, il a été question de dévoiler le programme de cette 12e édition qui met à l’honneur Cuba. Parmi les nouveautés du 12e AIFF, la création d’un jury technique présidé par le scénariste-monteur Rachid Benallal qui décernera le prix de l’innovation technique dans chaque catégorie.
«Le but est de valoriser la chaîne de valeur des métiers du cinéma, extrêmement menacée par l’intelligence artificielle et par le manque de production», a noté le commissaire. Sur la question de la dénomination du festival qui change pour cette édition, autrefois «Festival international du cinéma d’Alger, dédié au film engagé», Mehdi Benaissa a annoncé la continuité de l’âme du festival tout en souhaitant que l’engagement soit plus élargi. «Face à la prolifération de l’image avec la télévision et les réseaux sociaux, le cinéma demeure un engagement, de par sa diversité, son format ainsi que par les combats menés par les pays», a-t-il fait savoir. Ayant eu lieu habituellement aux salles de l’office de Riadh El Feth, principalement la salle Ibn Zeydoun, le 12e AIFF maintient les salles du plateau d’El Madania pour la compétition officielle en trois catégories (long métrage de fiction, documentaire et court métrage) en sus de trois salles à Alger-Centre.
Il s’agit de la salle de la cinémathèque, le théâtre municipal d'Alger-Centre (ex-Casino) ainsi que la salle El Djazaïria (ex-Algéria), une manière de mettre en exergue l’historique d’Alger en sa qualité de fief de septième art et de permettre au maximum de cinéphiles d’assister aux projections. «Il y a dans Alger une vraie culture de ciné-club qui date des années 60 et 70 et qui s’est un peu effiloché aux années 90 qu’on doit retrouver. «L’offre cinéma» on en a tous une idée, mais on doit affronter sa réalité auprès du public», a souligné le commissaire. Cinquante films en compétition seront projetés, 16 longs métrages, 14 films documentaires et 20 courts métrages. Les cinéphiles seront gratifiés par d’autres cycles de projection au nombre de 51 dont 6 films cubains, 8 films palestiniens, 22 films «panorama Algérie», 10 films «panorama sud global» ainsi que 3 films cinémas science et savoir.
Une série d’hommages est prévue à Zehira Yahi, ancienne commissaire du festival, à feu Biyouna ainsi qu’à des femmes et homme du grand écran comme Mohamed Sghir Hadj Smain, Salah Ougrout, Tewfik Farès, Monica Maurer et Hanna Attalah. Un riche programme académique est prévu à travers une dizaine de masterclass, ateliers et de «Les leçons de cinéma», une nouveauté qui offre un éclairage approfondi sur le parcours, l’esthétique ou la méthodologie d’un auteur, à travers une conférence construite autour de son œuvre ou de sa spécialité. Sur le plan professionnel, il y aura le lancement du «Souk», premier marché du film du festival, ainsi que le «Ciné Lab», un espace de formation et de réflexion. En sus de l’application de l’AIFF, le projet «Revitalization of Cultural Heritage Through Art», autre nouveauté, proposera un circuit liant sites patrimoniaux et histoire du 7e art. En associant visites guidées et diffusion culturelle, il vise à faire d’Alger une destination majeure de tournage, dynamisant à la fois le tourisme et l’industrie cinématographique.
K. B.