C'est une belle initiative du collectionneur Badreddine Messikh d'inaugurer une exposition d'art pictural orientaliste du XIXe siècle pour faire découvrir cette peinture et permettre aux férus de cet art l'acquisition de ces superbes toiles.
Les cimaises de la galerie Mohamed-Racim regorgent de ces magnifiques tableaux, dont quelques-uns sont rares. A l'évidence, la peinture orientaliste a fait florès à une période, et nombreux sont les artistes adeptes de ce mouvement. Messikh estime que ce riche et incommensurable patrimoine algérien doit être connu par les générations montantes.
De visu, ce ne sont pas moins d'une centaine de tableaux à l'encadrement idoine et finement ciselé représentant des scènes du quotidien, des tenues traditionnelles, des portraits de femmes, des paysages du Sud et d'autres bucoliques de la Kabylie, ainsi que des intérieurs et extérieurs de maisons palatiales et des espaces urbains, tels que des venelles pentues de la Casbah.
«C'est une collection familiale ayant appartenu à mon père, et toute la fratrie a été conquise par cette passion d'acheter de l'étranger et en Algérie des compositions d'orientalistes», explique Messikh. Cette riche exposition rassemble des peintres orientalistes du XIXe et XXe siècles, des artistes de l'école algérienne et une collection de gravures anciennes du XIXe siècle, de paysages et de monuments architecturaux comme des mosquées.
Des artistes peintres, notamment Etienne Dinet, Eugène Deshayes, André Casabonne, Xavier Desparmet, Gustave Raymond Pierre, Constant Louche, Hippolyte Lazerges, Maurice Bompard, Gustave Lino, Michel Sturla, André Goujon, José Ortéga, benjamin Saraillon, Alexandre Lunois, Cassius Vignar Marcel, Marie Aimée Lucas Robiquet… tous issus de cette école orientaliste (1860/1930) qui a fait des émules à une certaine époque, témoignent par leurs admirables compositions d'un mode de vie et d'une période révolue. De l'école algérienne, Ziani, Boussid et Miloud Boukerche font partie de cette collection à la richesse incommensurable et à la valeur inestimable. Il est à noter que ce courant a eu ses détracteurs.
Bon nombre ont mis à l'index cet attrait des occidentaux et cette fascination pour l'Afrique du nord et le Moyen-Orient à travers la littérature, la musique et la peinture. Cette dernière avait une représentation de l'exotisme de la vie intime, des scènes intérieures, des paysages, des espaces urbains et des paysages de guerres.
En matière de prix, ils s'échelonnent entre100.000 et 160.000 da. Par ailleurs, il a proposé sa collection à des musées pour en faire l'acquisition de certains tableaux, mais silence absolu. A tous les férus du troisième art, cette exposition mérite un grand détour !
K. A.