Au 28e SILA, certains éditeurs se sont distingués par un catalogue riche et innovant, ainsi qu’une bonne présentation des nouveautés. Résultats : une bonne affluence et une clientèle fidélisée.
«Bayazin», créé en 2008 par Mme Seddiki, en est un bon exemple après avoir présenté de nombreuses publications, exhortant à connaître diverses contrées du pays par le biais du tourisme et par l'art culinaire. Spécialisée dans le patrimoine, elle opte pour des guides intéressants relatifs à diverses villes de l'est et de l'ouest du pays. Pour cette édition, la traduction du Coran, signée Kamel Chekkat et Messaoud Boudjenoun, ainsi que le livre phare de Zineb Sekelli font partie du listing appréciable de cet éditeur. Un beau livre de la gastronomie algérienne est une réédition après 52 ans dont le prix est fixé à 7.900 DA.
Un livre de haute facture dont «cette version 2025 n'a pu malheureusement être vue par l'auteure décédée deux mois avant sa parution», explique la responsable du stand. «Bayazin» enrichit encore son fonds avec plusieurs parutions dédiées au patrimoine et à la mémoire collective.
Parmi elles, Sid Ali Embarek qui revient sur la figure du guide spirituel de cette ville, tandis que Le héros Raïs Hamidou de Selma Chergui, proposé en français et en anglais, retrace la vie du célèbre corsaire méditerranéen.La maison publie également des ouvrages à visée éducative et religieuse, à l’image de Je m’instruis par le jeu, destiné aux jeunes lecteurs, et d’ Al-Burda de l’imam El Boussiri, hymne poétique à la gloire du Prophète. Fidèle à sa spécialité, l’éditeur continue d’enrichir sa collection de guides « pocket » consacrés au patrimoine urbain.
Plusieurs villes dont Sétif, Béjaïa, Oran, Tipasa, Mila, Blida, Médéa et Boumerdès, y sont revisitées à travers leur histoire, leur gastronomie et leurs traditions. Ces manuels pratiques, proposés à 900 DA, invitent à découvrir les cités dans toutes leurs dimensions culturelles. D’autres titres phares complètent la collection, à l’image de L’Algérie, un des plus beaux pays du monde, cédé à 5.500 DA ou encore Constantine de Jaoudet Gassouma qui célèbre l’architecture et la gastronomie de la ville du Vieux rocher. Enfin, Dar Abdeltif de Moundjia Abdeltif offre une immersion dans la somptueuse villa mauresque du même nom, véritable joyau d’art et d’histoire.
«Aram», une belle promesse pour la jeunesse
C'est un joli stand qui attire le regard par sa décoration qui rappelle un jardin enchanté du monde enfantin. "Aram" est le nom qui symbolise en tamazight les pierres amassées pour désigner un repère, est une nouvelle maison d’édition qui a eu de bons échos au 28e SILA. Créée en janvier 2025 par Nacéra Khiat, cette éditrice ambitionne de sensibiliser la jeunesse à la lecture et au livre comme moyen de savoir et de détente. Forte d’une première expérience éditoriale en 2013, interrompue pour raisons personnelles et matérielles, l’éditrice revient avec conviction.
Sa nouvelle maison compte déjà 20 titres signés par 15 auteurs, avec une prédilection pour la littérature de jeunesse, tout en restant ouverte à d’autres genres. « La maison d'édition est généralisée, mais la prédilection va au registre littérature de jeunesse », souligne-t-elle, insistant sur la qualité du fond comme de la forme. « Notre credo ce sont les enfants qui sont le premier investissement à qui nous inculquons les bonnes valeurs et le goût de la lecture. »
Parmi les nouveautés, la collection pleine d’esprit « Une histoire de poules » comprend cinq volumes : S’unir, c’est se relayer ; C’est réinventer ; C’est se mélanger ; C’est s’accepter et C’est se célébrer. À ces titres s’ajoutent L’ours et le pinson d’Anne Coudray, Histoires au seuil de mon cœur, l’aventure continue de Bahia Rachedi et Othmane Aoudjit, ainsi que deux œuvres littéraires notables : La rue des femmes enceintes, de Bouchareb Mustapha et Le rêve contrarié, de Yahia Belaskri. Les ouvrages d’Aram se distinguent par leur haute facture, la qualité des textes et des illustrations signées Rahima, dont le talent et la sensibilité nourrissent l’univers visuel des livres.
Les prix, volontairement abordables, visent à rendre la lecture accessible à tous. Une vision lucide et généreuse, à l’image d’Aram, belle promesse du paysage éditorial algérien.
K. A.