Clôture du 1er Festival international du court-métrage de Timimoun : la capitale du Gourara relève le défi

De notre envoyé spécial : Kader Bentounes

Après une semaine de projections et de débats cinématographiques, la première édition du Festival international du court-métrage de Timimoun (TISFF) a pris fin, mardi soir, au théâtre de Verdure de la ville. Marquée par l’allocution de la ministre de la Culture et des Arts, Malika Bendouda, lue en son nom par le directeur artistique du festival, Fayçal Sahbi, elle a souligné la réussite de cette édition et réitéré son engagement à le soutenir.

«J’ai le plaisir d’annoncer, qu’à l’issue du processus d’évaluation, je renforcerai les moyens alloués à ce festival dès l’année prochaine, afin qu’il gagne encore en envergure et en visibilité. Un festival qui mérite un accompagnement à la hauteur de ses ambitions», a-t-elle déclaré. La ministre a également rendu hommage au wali et aux autorités locales tout en adressant un message particulièrement chaleureux aux habitants de Timimoun, soulignant qu’ils ont été l'âme du festival et au cœur de sa réussite. Le wali de Timimoun, Benamar Souna a rappelé, lors de son allocution l’importance de la tenue du TISFF à Timimoun qui accueille pour la première fois un événement cinématographique de grande envergure. «Cette manifestation culturelle a réussi, en seulement quelques jours, à instaurer une dynamique artistique remarquable et à réunir, sous un même toit, des créateurs venus du pays et de l’étranger pour échanger leurs visions et célébrer des expériences cinématographiques inspirantes».

Pour lui, la tenue du TISFF démontre que «le court-métrage possède la place qu’il mérite : un espace vaste d’innovation, un outil puissant pour porter les récits humains, valoriser l’identité nationale et offrir une fenêtre aux jeunes talents passionnés par le cinéma», a-t-il fait savoir tout en saluant l’engagement et l’accompagnement des habitants de la ville. «Le public a largement contribué à la réussite de cet événement par sa présence remarquable tout au long du festival», a-t-il fait savoir. Le commissaire du festival, Zineddine Arkab, a, lui aussi, exprimé sa gratitude envers toutes celles et ceux qui ont contribué à cette réussite, saluant l’engagement collectif qui a permis à cette première édition de représenter dignement la ville de l’oasis rouge.

Le premier TISFF a rendu une série d’hommages dont le premier à la regrettée Yamina Bachir Chouikh et au cinéaste Mohamed Chouikh. Ainsi qu’à la réalisatrice et productrice sénégalaise Angèle Diabang. La cérémonie de clôture a été également marquée par la projection d’un court-métrage écrit et tourné par des enfants de Timimoun, fruit d’un atelier encadré par des artistes algériens comme le réalisateur Hakim Traïdia et la comédienne Rym Takoucht.

Collatéral ! remporte le grand prix

Composé de sommités internationales, les jurys des trois catégories ont dévoilé un palmarès équilibré, mettant en lumière, aussi bien les talents émergents, que les auteurs déjà confirmés, avec une grande consécration d’oeuvres algériennes Le Grand Prix Gourara d’or, la plus haute distinction du festival, a été attribué au court métrage algérien Collatéral ! de Yazid Yettou, un film poignant qui s’est distingué par la force de son texte, l’ingéniosité de sa réalisation et son esthétique authentique. Le jury a salué «un film d’une grande maîtrise, capable de retenir le souffle du spectateur jusqu’à son dernier plan».

Toujours dans la même catégorie, le prix de la meilleure réalisation a été attribué au film éthiopien Alazar, réalisé par Besa Hailu Lemma tandis que le prix du meilleur scénario a été octroyé à Lees Waxul du réalisateur sénégalais Yoro Mbaye. Le prix de la meilleure interprétation a été décerné à la comédienne Sonia Faïdi pour son rôle dans le film algérien Gardiennes de nuit. Deux mentions spéciales du jury ont été attribuées à Bord à Bord de la réalisatrice tunisienne Sahar El Achi et The Last Harvest du Cap-Verdien Nuno Bonaventura Miranda. Dans la catégorie documentaire, Lobi Ekosimba, a remporté le Gourara d’or du réalisateur congolais Eli Maene, un film poignant ancré dans la réalité sociale du Congo qui porte à l’écran l’espoir et la continuité de la vie en temps d’insécurité. Dans la compétition nationale, le Grand Prix a couronné Niya de la réalisatrice Imène Ayadi avec notamment deux mentions du jury : Taazirt de Kaouther Arinas Dernouni et Coup de pouce de Abdelkader Guidoum.

Le prix de la distribution, destiné à encourager la circulation des œuvres, a été attribué à Matter of Honor (Une affaire d’honneur) de Oussama Kobbi, qui bénéficiera d’un accompagnement pour toucher un public plus large. Enfin, le prix des Ciné-Clubs, a distingué Alazar. Un concert de musique assuré par le groupe Tikoubaouine a marqué le clap de fin du festival. Un événement imaginé depuis longtemps sous les étoiles du désert, et qui promet pour les prochaines éditions d'être le carrefour du court-métrage africain, où les émotions et images se rencontrent.

K. B.

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