Abdelmoaiz Farhi, auteur : «écrire est une manière de comprendre le monde»

Convivial et sûr de lui, Abdelmoaiz Farhi parle de sa passion pour l’écriture avec un enthousiasme communicatif. Lecteur assidu depuis l’enfance, cet étudiant en 3e année à l’ENA, titulaire d’une licence et d’un master en sciences politiques, s’est lancé dans l’univers littéraire avec ambition et persévérance. À seulement 24 ans, il compte déjà trois publications chez Casbah Éditions, un parcours précoce et remarquable, comme pour rappeler que «la valeur n’attend point le nombre des années». Animé par une maturité et une lucidité étonnantes pour son âge, il perçoit la littérature comme un véritable viatique : un moyen d’explorer le monde, de comprendre la jeunesse et de saisir les contradictions de la société. Dans cet entretien, il revient avec simplicité et sincérité sur son rapport à l’écriture.

El Moudjahid : Pourquoi avoir choisi d’investir l’univers de la littérature ?

Abdelmoaiz Farhi : J’ai découvert cette passion très tôt, parce que je lisais énormément dès l’âge de 10 ou 11 ans. Depuis, la littérature est devenue pour moi une sorte d’échappatoire, un moyen d’exprimer et d’apprivoiser ce que je ressens et ce que j’observe.

Pourquoi avoir placé la thématique de l’amour au centre de votre premier roman, À 19h mon amour ?

Je n’ai pas écrit ce roman en pensant à la publication. À l’origine, c’était une histoire que j’avais envie de lire moi-même. J’ai pris plaisir à suivre la vie de mes personnages, et le thème s’est imposé naturellement, sans que je le prémédite.

Dans vos trois romans, la jeunesse occupe une place centrale. Pourquoi ce sujet vous interpelle-t-il autant ?

Même si la jeunesse ne m’a rien demandé, je me considère un peu comme son porte-parole. Je me contente de dresser des portraits, de relater des situations réelles ou inspirées, avec l’espoir de favoriser une meilleure compréhension entre les générations.

Quels auteurs algériens et étrangers vous inspirent le plus ?

Parmi les auteurs algériens, j’admire profondément les plumes d’Abdelhamid Benhedouga, Kateb Yacine, Rachid Mimouni et Assia Djebbar. À l’étranger, je me laisse volontiers emporter par les univers de Louis Calaferte, Jorge Luis Borges et Louis-Ferdinand Céline.

Quels sont vos prochains projets littéraires ?

J’aimerais explorer de nouveaux genres, découvrir d’autres formes d’écriture, tout en restant fidèle à ce qui me tient à cœur : la condition et les questionnements des jeunes.

K. A.

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