
Sara Kharfi
Les 15es Rencontres euro-algériennes des écrivains ont réuni six auteurs algériens et européens autour du thème «La représentation de la ville en littérature». Les débats ont porté sur la ville comme mémoire vivante et personnage littéraire, mettant en avant le rôle de la littérature dans la préservation de la mémoire collective et la transformation des villes en sources d'inspiration pour les écrivains.
Dans son intervention de l’ambassadeur de la Délégation de l’Union européenne en Algérie, Diego Mellado Pascua, a souligné l’importance de cet événement pour favoriser «la rencontre et promouvoir le dialogue interculturel». Placée sous le thème de «La représentation de la ville en littérature», cette rencontre, initiée par la Délégation de l’Union européenne en Algérie en collaboration avec les services culturels des États membres de l’UE représentés en Algérie, a réuni des auteurs algériens et européens, de différents horizons, l’Algérie a été représentée par Samir Toumi, Keltoum Staali, Kaci Djerbib et Salah Badis, tandis que l’Europe a été représentée par l’Italien Franco La Cecla et la Bulgare Irina Papancheva. Ces participants ont partagé leurs réflexions lors de deux tables rondes, dont «La littérature comme mémoire vivante des villes et témoin de leurs transformations sociales et culturelles», et «La ville, personnage littéraire à part entière».
Le premier panel a réuni l’anthropologue et architecte italien Franco La Cecla, l’écrivaine algérienne Keltoum Staali, lauréate du Prix Mohammed-Dib 2022 pour son roman La ville aux yeux d’or, ainsi que l’auteur-journaliste Kaci Djerbib, auteur de M’dina, fragments de villes et autres lieux. Ils ont souligné l'importance de replacer la ville dans son contexte historico-culturel et de préserver la mémoire collective des villes à travers la littérature, qui conserve les empreintes de l'histoire. Djerbib a affirmé que «la ville porte la mémoire d’une cité».
La littérature a cette capacité unique, selon Staali, de «révéler certains pans de l’histoire», et l’écriture devient une expérience personnelle où le réel et le fictionnel se croisent et se mêlent de façon intime. Franco La Cecla a exploré les liens entre le travail de l’anthropologue et celui d’écrivain, en soulignant les parallèles dans la manière de capter et de retranscrire subjectivement les réalités des lieux. Centré sur la ville comme personnage littéraire, le deuxième panel, a permis à Toumi de rappeler que pour l’écriture de Alger, le cri, «la ville s’est imposée comme un personnage devenant le moyen et le prétexte pour libérer ma parole dans ce récit introspectif». Irina Papancheva est revenue sur son processus créatif en soulignant que les villes étaient pour elle des sources d’inspiration majeures, et des espaces de «transformations intérieures» pour ses personnages, leur permettant de « se (re)connecter à eux-mêmes».
S. K.