Une commission interministérielle a été installée, hier, afin de recenser les sinistrés et d’évaluer les dégâts causés par les incendies qui ont ravagé plusieurs zones de l’ouest de la wilaya de Tipasa.
Cette commission aura pour mission d'établir un état des lieux précis, condition indispensable pour assurer une prise en charge complète et adaptée des citoyens et des agriculteurs touchés par cette catastrophe. La commission regroupe plusieurs ministères et agences, notamment ceux en charge de l’agriculture, de l’énergie et de la protection civile, afin de coordonner les efforts et d’éviter tout doublon dans l’évaluation des pertes.
Ces incendies — survenus, jeudi et vendredi derniers dans des zones montagneuses et forestières — ont tous été maîtrisés. Selon le directeur de wilaya de la Protection civile, Ibrahim Kaouas, « après près de 36 heures d'opérations d'extinction menées à grande échelle — pour lesquelles la Protection civile a mobilisé tous ses moyens humains et logistiques, en coordination avec d'autres services, depuis la mi-journée de jeudi — tous les foyers ont été totalement maîtrisés dans les forêts des communes de Beni Meulik, Larhat, Messelmoun et Hadjret Ennas. La surveillance de ces foyers se poursuit, les équipes d'intervention restant mobilisées sur le terrain par mesure de précaution et afin de prévenir toute reprise des flammes ».
Les feux ont détruit de vastes espaces boisés, impactant également de nombreuses exploitations agricoles. Les communes les plus touchées sont Messelmoun et Hadjret Ennas, où les cultures et les infrastructures agricoles ont subi des dommages significatifs. Selon Farid Dahmani, secrétaire général de la Chambre d’agriculture de Tipasa, certaines zones montagneuses disposent d’un potentiel agricole limité, en raison de la topographie et du faible accès à l’eau, tandis que d’autres, notamment le long de l’oued Messelmoun, offrent un potentiel intéressant pour l’apiculture et la culture des agrumes. Ces activités représentent une part importante de l’économie rurale de la région et contribuent à l’emploi local.
« Les incendies ont touché des parcelles isolées et parfois difficilement accessibles. Plusieurs conduites électriques et réseaux d’irrigation ont été endommagés, provoquant des coupures de courant et des interruptions dans l’alimentation en eau. Les dégâts exacts dans les zones montagneuses ne sont pas encore complètement connus, car les équipes doivent encore atteindre certaines zones reculées pour effectuer un constat précis », a précisé Farid Dahmani.
Les équipes de la Chambre d’agriculture poursuivent actuellement leurs inspections pour évaluer l’étendue réelle des pertes, en coordination avec la commission interministérielle. Nous attendons désormais les résultats officiels de la commission, qui permettront de connaître avec précision l’impact des incendies sur les vergers d’agrumes, les ruches d’apiculteurs et l’ensemble des exploitations agricoles touchées. Ces informations seront cruciales pour déterminer l’aide financière et matérielle à allouer aux sinistrés.
Au-delà des aspects matériels, Dahmani a souligné l’importance du soutien moral apporté aux agriculteurs et apiculteurs. « Malgré cette catastrophe, les exploitants font preuve d’une résilience remarquable et restent profondément attachés à leurs terres et à leurs ruches. Leur engagement à maintenir la production malgré les difficultés est un exemple de courage pour toute la wilaya », a-t-il déclaré.
La synergie entre l’État, les autorités locales et la Chambre d’agriculture vise à garantir une prise en charge efficace des sinistrés et à préparer les mesures de réhabilitation indispensables. Parmi celles-ci figurent la remise en état des vergers d’agrumes endommagés, la réinstallation des ruches détruites, la réparation des réseaux d’eau et d’électricité et le soutien aux infrastructures agricoles pour permettre la reprise rapide des activités dans les zones les plus touchées. Les autorités envisagent également de mettre en place des programmes de soutien technique pour aider les agriculteurs à remettre en état leurs exploitations et à prévenir de futurs incidents.
S. E.